Dans une déclaration de ce 5 juin, le Front national pour la défense de la Constitution, FNDC, a menacé de «citer le procureur général » près la Cour d’Appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, « parmi les responsables de la répression sanglante des prochaines manifestations en Guinée ».  La sortie du FNDC fait suite à « une déclaration va-t-en guerre » du procureur.

Alors que le FNDC a appelé à la mobilisation le 6 juin, pour l’inhumation de Thierno Mamadou Diallo tué par balle le 1er juin suite à une manifestation de protestation contre la hausse du prix du carburant à la pompe, Alphonse Charles Wright a présenté ses condoléances à la famille du défunt ce dimanche 5 juin: « Lorsque quelqu’un perd un enfant, il n’a besoin que de l’apaisement. Parce que, perdre un enfant est très difficile. Ce que tu peux faire pour cette famille, c’est de ne pas envoyer le décès sur le terrain politique ou ailleurs.» Il tente de rassurer la famille éplorée : «Je demande à la famille d’avoir confiance en la justice. Si ça ne va pas, ce n’est pas le Président Doumbouya; si ça ne va pas, ce n’est pas le ministre de la Sécurité; si ça ne va pas, c’est la Justice. Et ce n’est pas le ministre de la Justice, c’est le Procureur général. Il faut que la famille comprenne ça», a affirmé Charles Wright dans la famille de Thierno Mamadou Diallo à Hamadallaye 2. Il leur a annoncé que la balle assassine aurait été trouvée, qu’un rapport sera « rendu public demain ».

Comme une réponse au FNDC, Charles Wright a ajouté : « Dieu connaît l’intention de tout le monde. Vous n’avez demandé à aucun parti politique de faire sortir un communiqué du programme funèbre. Vous n’avez demandé à aucun membre de la société civile d’organiser des cérémonies funèbres. C’est un dossier judiciaire. Le défunt a besoin de la paix et de la quiétude », selon le Procureur général, dans des propos rapportés par des confrères.

Le FNDC n’a pas tardé à réagir en ces termes : « Le FNDC a été surpris de la déclaration va-t-en guerre du procureur général, Charles Wright menaçant de sévir contre les acteurs sociopolitiques à l’initiative de l’exercice du droit de manifestation en Guinée. 

Le FNDC condamne ces propos du procureur général et lui rappelle qu’il n’a ni qualité encore moins le droit d’interdire le droit de manifestation pacifique en Guinée.

Ces déclarations rappellent, malheureusement, les souvenirs sombres de la répression des manifestations dans notre pays.

Le FNDC se réserve le droit de citer le procureur général parmi les responsables de la répression sanglante des prochaines manifestations en Guinée.

Conakry, le 05 juin 2022

Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !

La Cellule de communication du FNDC »