C’est sous le slogan ‘’Zéro fuite’’ que les examens de fin d’année, session 2021-2022, ont démarré le 6 juin, par le CEE (Certificat d’études élémentaires). Mais sur le terrain la réalité en est autre. Moult enseignants, surveillants et candidats, ont été appréhendés.

Du CEE au Baccalauréat unique (en cours), en passant par le BEPC (Brevet d’études de premier cycle), la fraude persiste, en dépit des morsures du MEN-A (Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation). Le 16 juin, à la veille du Baccalauréat unique, des réseaux WhatsApp dédiés au partage des ‘’épreuves traitées’’ entre enseignants et candidats, ont été démantelés à Siguiri.

C’est au terme des enquêtes menées par les services de sécurité que Bollo Coulibay et Kandialy Diabaté, tous enseignants, ont été appréhendés. Les «faits ont été confirmés», selon le MEN-A. Les deux présumés «acteurs majeurs» seront traduits devant les tribunaux compétents. Or, des bouffe-la-craie ont prêté serment sur le Coran et sur la Bible de faire correctement leur boulot. Hop-là !

«Nous avons interpellé ces deux enseignants. Ils avaient tout mis en œuvre pour organiser la fraude au baccalauréat. Nous avons trouvé toutes les preuves qui démontrent cette tentative de fraude : les numéros de WhatsApp des candidats, leurs centres d’examen et leurs salles», explique le lieutenant Sayon Oularé, commandant de la Brigade de recherches de Siguiri, chez Guinéematin.

«Ils sont indexés comme grandes figures de la fraude organisée pendant les examens nationaux à Siguiri à travers les groupes WhatsApp et autres moyens électroniques. Ils demandent des montants élevés aux élèves, les intègre dans des groupes WhatsApp à travers lesquels, ils leur font parvenir des traités pendant l’évaluation », déclare le département, réitérant sa détermination à traquer les «groupuscules nuisibles» au bon déroulement des examens dans le bled.

Le 17 juin, premier jour du Bac, trente candidats ont été éliminés à Siguiri, pour port et utilisation de téléphone en salles d’examen. Ils ont été mis à la disposition des services de sécurité. «Ces fraudeurs ont été pris dans trois centres d’examen : Sékou Tamine Barry, Kankou Moussa et Abass Magassouba», explique le département.

Le BEPC a été aussi marqué par de nombreux cas de fraudes. Le 14 juin, un présumé «cerveau» d’un réseau de traitement des sujets via WhatsApp a été arrêté par la flicaille à Dubréka. Kaman Cas-marrant, dirlo des études du groupe scolaire Famak, dispense aussi des cours de maths, physiques et chimies au groupe scolaire Hadja Haby Diakité. «Kaman Camara est bien le cerveau du réseau WhatsApp installé aux alentours des centres d’examen de Dubréka. La stratégie de son réseau est de retirer 300 à 400 000 GNF des mains des candidats qu’ils intègrent dans le groupe afin de leur faire parvenir les traités des différents sujets, via le téléphone. En cas d’échec de cette première méthode, ils optent pour la corruption des surveillants et délégués des centres», explique le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation. Il le décrit comme le «chef d’orchestre» de réseau.

A Cona-cris, quatre candidats au BEPC, un étudiant et six enseignants sont poursuivis par le parquet de Mafanco pour des faits de fraude. Sous mandat de dépôt, ils séjournent depuis le 14 juin à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie. Ils risquent d’1 à trois ans d’emprisonnement et au payement d’une amende de 500 000 à 2 500 000 francs glissants, selon les articles 686 et 687 du Code pénal guinéen.

Yaya Doumbouya