La deuxième journée des éliminatoires de la CAN2023 se jouaient cette semaine. Battue sur le fil en Egypte, la Guinée se devait de réagir à Cona-cry, le 9 juin face au Malawi. A l’issue d’un match terne et soporifique elle s’est imposée contre le Malawi un but à zéro.

Le Syli national de Guinée s’est tiré d’affaire grâce à une superbe réalisation du capitaine Naby Kéïta dans les ultimes minutes de la rencontre (90e minute).  Mais la rencontre n’a pas été qu’une promenade de santé pour les poulains de Kaba Diawara, tant les malawites leur ont donné du fil à retordre. Si la bande à Naby Kéïta a dominé avec plus de 70% de possession de balle, ils ont eu du mal à s’approcher de la surface malawite. La première véritable occasion du syli est arrivée pratiquement avec le but. Au sein du onze de départ concocté par le sélectionneur, très peu d’entre eux ont réussi à sortir la tête de l’eau. Issiagha Sylla a été l’une des satisfactions de la rencontre, Naby Kéïta lui, a perdu énormément de ballons au milieu de terrain, mais été sauvé par le but de la victoire. L’autre satisfaction, c’est Thierno Barry, entré en début de seconde période. Il a apporté de la percussion sur les côtés. Il a d’ailleurs été à l’origine du but.

L’aspect sécuritaire, un…bordel

A part le résultat positif, le reste a été un calvaire, l’aspect sécuritaire ne répondait pas du tout. Pourtant la Guinée se savait attendue, sur ce point, par la Confédération africaine de football. La CAF n’avait autorisé que 16 000 places dans l’enceinte du stade Général Lansana Conté de Nongo, avait déjà mis en garde contre tout débordement. Ce quota n’a pas été respecté, les ¾ du stade étaient pleins, pratiquement plus du double de ce qui était autorisé. Plusieurs facteurs ont contribué à ces débordements. Pour ce match, les 16 000 billets étaient censés être vendus en ligne, sur la plateforme ‘’Billetsfaciles’’. Mais c’est fut un raté. Depuis la veille du match ‘’billetsfaciles’’ était comme submergée par les demandes. Outre le fait que la procédure prenait assez de temps, quand un client achète un ticket, il est censé le télécharger  dans son téléphone via un mail qu’il reçoit. Sauf que cette fois-ci, la plus grande partie de ceux qui ont souscrit à l’opération, n’ont pas reçu de mail. Ils se sont donc rués vers le stade dès jeudi matin. C’est en fin de matinée que ‘’billetsfaciles’’ est sorti du bois pour communiquer et tenter de résoudre le problème. La balle était déjà partie. Les supporters ont donc préféré se pointer devant le stade sans tickets.

L’autre problème, c’est le sous-effectif des agents proposés pour la sécurité. Là également, le CONOR et le mystère des Scores se sont totalement loupés. La Police et la Gendarmerie, en sous nombre, ont été dépassées dès les premiers instants. Au point qu’elles ont fini par fermer l’accès à la cour,  dans un premier temps, à tout le monde, même à ceux qui avaient réussi à se procurer leurs tickets. Plus les minutes passaient plus la foule devenait nombreuse. Les gens ont finalement forcé les portails, d’autres ont carrément escaladé les murs. Au niveau du stade, seulement deux entrées étaient ouvertes sur la vingtaine disponible. Cela a occasionné un grand regroupement et a empêché tout contrôle. Les gens se retrouvaient dans l’enceinte sans être fouillés, avec tout le risque cela engendre.

L’immaturité des supportes

A cette rencontre, les supporters n’ont pas exempts de tout reproche. Bien d’entre eux ont passé leur temps à jeter des bidons et des sachets d’eau sur le terrain au grand dam des agents de la CMIS. Le match a été interrompu plusieurs fois à cause de l’intrusion des supporters. L’adrénaline est montée d’un cran quand Naby Kéïta a marqué son but. La pelouse a été carrément envahie, obligeant les deux équipes de quitter momentanément.

Plus surprenant, des groupes de supporters fumaient tranquillement du chanvre indien dans les gradins, d’autres se promenaient avec des bouteilles d’alcool, au vu et au su des forces de sécurité. A l’issue de la rencontre, la pelouse a une nouvelle fois été envahie.

Kaba Diawara le déplore et pense qu’une sanction contre la Guinée est déjà actée : « On avait dit qu’il fallait 15 000 places, ils sont entrés, je crois, à 30 000. C’est clair qu’on va être suspendu une nouvelle fois…Je pense que qu’on ne verra pas le Syli national en Guinée au moins jusqu’au mois de mars voire juin 2023. C’est un peu dommage ».

L’ancien attaquant du Syli n’en veut pas outre mesure aux supporters : « On peut aussi comprendre, c’est le premier match après la CAN, les gens étaient tellement contents, il y a des ‘’fous’’ parmi nos supporteurs, ils sont passionnés. Voilà c’est dommage, mais nous savons que seul le Syli national peut réunir tous les Guinéens ». Nulle doute que la CAF va sévir.

Yacine Diallo