Après quatre semaines de tournée à l’intérieur du bled, les ministres continuent de se succéder à la maison commune des journaleux, pour faire le poing de leurs activités et annoncer des perspectives. Ce mercredi 29 juin, c’était le tour de la Rose Pola Pricemou, de l’Info et de la communication, Aicha Nanette Conté, la bosse de l’Action sociale, de la promotion féminine et des personnes vulnérables et Louépou Lamah, la patronne de l’Environnement malmené et du Développement durable.
A l’entame, la Rose Pricemou a salué l’engagement de la presse dans le processus de la refondation de l’Etat, pour véhiculer le message de paix, de solidarité et de la réconciliation nationale des gouvernants. «Au cours de notre visite de travail, nous avons eu l’opportunité de toucher du doigt les réalités de nos concitoyens et celles de nos acteurs de la presse. Le constat n’était toujours pas reluisant par endroit, à la fois dans les médias publics que dans certains médias privés, mais beaucoup plus dans les médias publics. Plusieurs volets ont été source de notre ressentiment par rapport aux infrastructures que nous avons trouvées. La plupart des médias publics, les radios rurales, la RTG et autres souffrent de certains nombres de déficit d’infrastructures, de déficit et par endroit, de personnel (…)»
La ministress de l’Info et de la Communication a poursuivi : « Nous avons également mis l’occasion à profit, pour mettre en place nos directions régionales de l’information et de la communication, parce que nous nous sommes dit au niveau central, qu’il y a un certain nombre d’acquis qu’il faut garantir au niveau déconcentré. Ce qui nous a permis aussi, à travers un décret signé par le Président de la Transition, mettre en place des directeurs régionaux de l’information et de la communication à N’Zérékoré, Kankan, Labé et Kindia, qui, désormais pourront représenter directement dans ces points déconcentrés. Donc, pendant ces quatre semaines, nous avons décidé de les installer. Nous avons eu l’occasion aussi d’écouter les associations de presse. Au cours de ses écoutes, avec l’appui du Premier ministre et la bonne volonté, de la vision du Président de la Transition, nous avons obtenu des Maisons régionales de la presse (…) Ces maisons de presse ont été mises à la disposition de plusieurs associations à l’image de celle de Conakry». Rose Pola Pricemou a indiqué que les dirlos régionaux de l’info et de la communication géreront les maisons de la presse.
Durant leur tournée, les plaintes récurrentes des médias de l’intérieur étaient liées à l’électricité. «A l’intérieur du pays, ce n’est pas évident à la fois pour la presse publique et privée d’avoir l’énergie pour le bon fonctionnement de ses médiums de proximité et à propos, nous nous sommes alignés avec le ministère de l’Energie qui, dans son processus de développement, doit prendre en compte ces entités de presse dans toutes ses villes, pour pouvoir établir son réseau de l’énergie».
« Nous avons également écouté une presse qui demandait beaucoup le renforcement de capacité, de l’accès à l’information. C’est le temps de remercier toutes les autorités locales qui nous ont reçus et qui sont aussi là pour aider les acteurs de la presse dans ces régions. Dans toutes les administrations où nous sommes passées j’ai vu une autorité locale prête à accompagner la presse. J’encourage énormément leur action, parce qu’en tant qu’administrateurs, si nous voulons atteindre nos résultats, nous avons besoin d’une presse libre qui travaille en toute responsabilité, mais qui soit aussi capable de porter notre voix auprès de la population. Nous avons également eu à entendre une presse qui veut être reconnue et avoir une certaine liberté. » Elle a su gré à la HAC qui a permis aux journaleux de disposer de leurs cartes et de les avoir doté d’un code de bonne conduite. « Nous avons aussi demandé à ce que les gilets soient portés, lorsque nous sortons sur le terrain, cela nous démarque plus respectueusement et plus facilement », a déclaré la ministre Pricemou.
Selon elle, l’amélioration des conditions économiques de travail des journalistes préoccupe son ministère et que des discussions sont en cours pour doter les journalistes d’une Convention collective.
La Nanette, conte son périple
Pour la ministre de l’Action Sociale, de la Protection Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, Aicha Nanette Conté, cette immersion gouvernementale a été très salutaire, en ce sens qu’elle a permis au gouvernement de «toucher du doigt les réalités sur le terrain à l’intérieur du pays et nous avons compris de quelle façon nos différents départements se tiennent sur le terrain, comment nous allons se donner la main et travailler ensemble. Nous avons pu constater ce que vivent nos communautés au quotidien. Nous avons vu des populations dans le besoin (…) On a compris que nous n’avions pas les informations réelles du terrain (…) En tant que ministre de l’Action sociale, de la promotion féminine et des Personnes vulnérables, j’ai eu à échanger avec les femmes, les personnes âgées, les enfants, les personnes vulnérables que sont les albinos, les handicapés, etc… et j’ai trouvé qu’ils ont besoin de nous, on doit continuer à les soutenir ».
S’agissant de l’Administration à la base, elle dit avoir constaté qu’il y a un manque pratiquement de tout : locaux, instruments de travail, moyens de déplacement. Néanmoins, les agents « essayent de faire le nécessaire et les communautés ne bénéficient pas des services de qualité ou aux normes, on se contente du minimum. » Aïcha Nanette Conté révèle aussi qu’il y a eu « beaucoup de campagnes de sensibilisation sur l’excision par exemple à Tougué et à Lola. » S’y ajoute, la promotion des droits humains, notamment des personnes en conflit avec la loi : « On a vu des enfants qui étaient incarcérés juste parce qu’ils ont volé du poulet ou du manioc, mais leurs parents n’avaient pas les moyens pour les libérer, des femmes avec les délits mineurs et des bébés avec leurs mères en prison. Ce qui n’est pas normal car la place des enfants n’est pas en prison. Nous avons aussi participé à plusieurs célébrations importantes au cours de ce moi, éviter des mariages forcés, et nous avons pu obtenir la condamnation d’une quinzaine de personnes qui avaient abusé des femmes ou des enfants, à des peines à la hauteur de leurs forfaitures (15 à 20 ans de prison.) »
La Nanette invite au soutien des marmots, nounous, des personnes vulnérables, pour la défense de leurs droits.
Pour les 6 prochains mois, elle a promis également de meubler les directions préfectorales et les inspections régionales, à travers le pays. « Nous allons faire des formations pour les assistants et les cadres, afin que nous puissions faire face aux problèmes et apporter le soutien psychosocial aux victimes. »
Environnement, environnement
La ministre de notre environnement malmené et du développement qui se fait désirer, Louopou Lamah, a évoqué le manque de personnel, les projets en cours et les perspectives de son département.
« Nous avons un manque de personnel, un problème de qualification. Nous n’avons pas d’équipements adaptés, nous avons trouvé des équipes qui n’ont aucun ordinateur, il faut le reconnaître. Nous avons focalisé nos efforts sur les ressources humaines, les infrastructures, les forêts classées, les réserves et parcs nationaux, sites miniers contigus avec nos parcs et les domaines réservés. A N’Zérékoré, nous avons donné le ton, avec Monsieur le Premier ministre. Nous avons procédé à la mise en terre des plantes dans la forêt classée du 1er Mai et cette activité s’est poursuivie durant tout le séjour. Partout où nous sommes passés, nous avons planté des arbres. C’était pour donner le ton aux campagnes de reboisement 2022».
En perspectives, la ministre envisage d’élaborer « un fichier de notre administration forestière, parce que dans certaines forêts classées, dans certains parcs où nous devons avoirs 100 éco-gardes, nous n’avons que 10 ou 12, cela ne peut nous aider à être efficace. A l’issue de cette immersion, nous avons pu nous fixer trois objectifs majeurs : assainir le fichier, équiper les cadres en moyens de protection et de défense de la nature, avoir une base de données des ressources humaines. Donc, nous nous sommes fixés, pour un deuxième objectif d’inventorier tous ces bâtiments, les étiqueter, et les rénover. Le troisième, c’est de délimiter nos domaines classés, les protéger, parce que les limites qui étaient là en 1945 n’y sont plus. Quand on vous parle de 114 hectares en 1945, aujourd’hui vous ne pouvez plus trouver 100. Donc, nous avons un besoin d’inventorier nos ressources forestières, de les délimiter et de procéder à l’aménagement et à la gestion », a-t-elle affirmé.
Kadiatou Diallo