Ce n’est pas le parfait amour entre le FNDC et la junte au pouvoir. Le premier a beau crier holà, le second fonce, la tête dans le guidon. Le FNDC a cru bon d’aller à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Dans un communiqué publié le 10 juin, il a appelé à une « manifestation citoyenne et pacifique le jeudi 23 juin 2022, dans le grand Conakry, conformément aux articles 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, 21 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, 11 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, 34 et 8 alinéa 2 de la Charte de la transition Guinéenne ».

Avant d’y arriver, le FNDC a égrené quelques griefs et considérants pour motiver sa décision :  « les violations répétées de la Charte de la transition par le CNRD ; la volonté manifeste de la junte de s’éterniser au pouvoir ; le refus du CNRD de dialoguer avec les forces vives de la nation pour définir la durée de la transition conformément à l’article 77 de la Charte de la transition, malgré les multiples demandes des acteurs sociopolitiques et de la communauté internationale ; la gestion unilatérale de la transition par la junte ».

Itinéraire à définir

Le FNDC dit mener le combat pour prévenir « les risques perceptibles de l’échec de la transition, fruit de la lutte démocratique des citoyens pros démocratie et sauvegarder les acquis démocratiques chèrement conquis par le vaillant peuple de Guinée ». A travers la manif du 23 juin, le FNDC entend exiger de la junte « l’ouverture d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile, conformément à l’article 77 de la Charte de la transition, avec la facilitation de la Cedeao; la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition au lieu des 36 mois imposés par le CNRD et qui ne reposent sur aucune base légale ; la publication de la liste nominative des membres du CNRD et la déclaration des biens des autorités de la transition ; le respect des droits de l’Homme ; l’ouverture du procès des crimes de sang »

Dans la perspective de la manif, le FNDC promet de se conformer à la loi en informant par courrier les autorités, « conformément à la réglementation en vigueur en République de Guinée, dans laquelle il indiquera l’itinéraire de la marche et les dispositions pratiques à prendre pour sa réussite ».

L’appel du FNDC sera-t-il entendu ? En tout état de cause, il a appelé les citoyens pros démocratie et épris de justice à la mobilisation générale pour faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel dans la paix et la quiétude sociale.

Bâba Dâghi