Les jeunes guinéens, à la recherche de ce qu’ils croient être l’Eldorado, continuent de braver la méditerranée pour atteindre l’Europe. Chaque année, les morts se comptent par centaines. Pour tenter de juguler le fléau, l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture(UNESCO), financée par l’Agence italienne pour la coopération au développement, tente de venir en aide à des jeunes déshérités, mais aussi ceux qui sont rapatriés de ces périples irréguliers. Pour y arriver, l’UNESCO s’appuie sur les médias. 

Cette structure organise, à l’intention d’un groupe de médias, un forum sur les migrations. Il se tient à la Maison de la presse, les 7 et 8 juin, autour d’un projet intitulé « Autonomisation des jeunes en Afrique et lutte contre la migration irrégulière à travers les médias ». L’objectif, principal du projet est de « donner aux jeunes garçons et filles les moyens de prendre des décisions éclairées sur les questions migratoires grâce à un meilleur accès à une information de qualité ».

Pendant ces deux jours, les débats vont porter, entre autres, sur l’étude sur le traitement de l’information migratoire en Guinée, le partage d’expérience en matière de sensibilisation sur la migration, la recommandation de Nouakchott sur la migration, les formulations de recommandations : « La migration irrégulière est une préoccupation pour tous les Etats. Nous voulons donc impliquer les médias pour mettre sur la place publique des messages qui puissent contribuer à décourager les candidats à cette migration irrégulière », explique Mamadou Dian Diallo, point focal UNESCO en Guinée.

Le projet autour duquel les journalistes vont débattre, a été lancé en 2019, il s’est achevé en 2021. Mamadou Diallo se dit conscient que le phénomène de la migration n’est pas totalement endigué. Il loue cependant les efforts fournis par sa structure : « On ne peut pas dire de façon absolue que la migration est terminée, mais une prise de conscience est à noter chez les jeunes. Finalement l’Eldorado dont on pense trouver de l’autre côté de la méditerranée n’est pas le cas. Beaucoup de migrants retournés s’investissent désormais dans l’agriculture ».

Le point focal de l’UNESCO explique que ce projet est mis en place pour renforcer l’accès à une information de qualité de la population en Afrique de l’Ouest et Centrale, promouvoir l’égalité des genres dans le renforcement des capacités des professionnels des médias, les contenus éditoriaux…renforcer le dialogue pacifique entre migrants et communautés d’accueil dans les pays cibles, à travers les médias et la communication, renforcer les capacités des journalistes à produire des reportages éthiques et professionnels. Il profite à huit pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre : le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Sénégal.

Amadou Aliou Barry, conseiller chargé des reformes et du développement des médias au ministère de l’Information et de la Communication a représenté son ministre. Il a salué la mise en place de ce forum : « Les médias sont le canal d’information le plus important pour sensibiliser les jeunes qui, chaque jour, est sur le chemin de la méditerranée. Nous remercions l’UNESCO pour cette initiative qui va aider à changer les mentalités chez les jeunes ».    

Au terme du forum, des recommandations nationales sur l’information et les migrations seront formulées par l’UNESCO et ses partenaires, pour être présentées à la Conférence régionale sur l’information et les migrations en Afrique de l’Ouest et du Centre prévue à Niamey en juillet prochain.

Yacine Diallo