Un décret présidentiel du 1er juin rehausse le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 440 000 à 550 000 francs guinéens. Cette modeste augmentation (comparée au coût de la vie des Guinéens) ne bénéficie pas malgré tout à tout le monde. Raison pour laquelle le Syndicat national des employés de maison (Synem-Guinée) a initié une campagne de sensibilisation à l’endroit des « travailleurs de l’ombre » ou du « secteur oublié ». Elle s’est déroulée dans les cinq communes de Conakry, du 4 au 8 juin et a porté sur la vulgarisation du nouveau SMIG auprès des employés de maison, autrement appelés travailleurs domestiques.
Quoique le SMIG soit toujours « dérisoire », la secrétaire générale de Synem-Guinée veille sur sa mise en œuvre au bénéfice des employés de maison. « En tant qu’organisation syndicale défenseur des travailleurs domestiques, nous avons trouvé opportun d’engager cette campagne pour défendre leur droit. Ce sont des travailleurs vulnérables et très mal payés. Il faut donc leur dire de ne plus accepter un salaire en dessous de 550. 000 GNF par mois. Et je pense que le message est en train de passer », précise Asmaou Bah Doukouré qui est également la présidente du Réseau africain des travailleurs domestiques.
Généraliser la sensibilisation
Madame Doukouré assure que « tout sera mis en œuvre pour atteindre le public cible ». Le Syndicat national des employés de maison a des antennes dans les cinq communes de Conakry et à certains endroits de l’intérieur du pays. Ces dernières sont chargées de répercuter le message auprès de leurs membres, à travers les médias, les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille. Asmaou Bah ambitionne d’atteindre 95 % de son public. « Nous continuerons jusqu’à ce que tout le monde le comprenne. Ces 550. 000 francs ne peuvent pas faire vivre une famille. Néanmoins, nous sommes reconnaissants des efforts déjà consentis. Nous continuons à demander au président de l’augmenter davantage ». La secrétaire générale de Synem-Guinée plaide également l’adoption d’une loi nationale spécifique aux « travailleurs de l’ombre », après la ratification, en décembre 2016 par l’Assemblée nationale, de la Convention 189 de l’OIT qui protège les travailleurs domestiques.
Abdoulaye Bah