On croyait en avoir fini avec la crise liée au manque de carburant à l’arrivée de l’or noir dans les pompes à Conakry le 25 juin. Visiblement, nous ne sommes pas encore tirés d’affaire.
Cinq jours après l’annonce de la fin de la pénurie d’essence, on en est encore au point de départ. Depuis hier mercredi soir et ce jeudi 30 juin, les propriétaires d’engins roulants revivent le même calvaire, dans les quelques stations-services qui gardaient un stock de carburant. De longues files d’attente des motocyclistes, d’automobilistes et de porteurs de bidons qui recommencent la vente au marché noir, à des prix exorbitants, comme au début de la récente crise.
Mamadou Saliou Diallo, conducteur de moto-tricycle raconte : « Je me suis rendu à la station de Sonfonia T7 à 3h du matin, ils ont commencé à servir aux environs de 6h30, j’ai réussi à avoir quelques litres, mais ils ont interrompu le service au bout de 30min, sans donner aucune raison.»
Hier nuit, la Société nationale des pétroles (SONAP) a publié un communiqué dans lequel elle s’inscrit en faux contre les « rumeurs infondées et appelle au calme et à la sérénité des populations en général et les propriétaires des engins roulants en particulier ». Dans le même doc, la Sonap rassure de la disponibilité de « stocks de quantités de carburant suffisants » pour couvrir tout le pays, avant d’annoncer que « les ventes en dehors des points officiels (station-service) sont interdites (…), il y aura une restriction sur la vente dans les bidons ».
Les détenteurs de bidons toujours servis
Et pourtant, notre interlocuteur motocycliste ne trouve pas normale cette pénurie de car-brûlant dans une capitale, encore moins l’injustice qui sévit dans les essenceries. «Comme ma moto n’a pas un grand réservoir (8L), j’ai voulu en avoir un peu dans un bidon pour assurer ma journée, mais ils disent que c’est interdit, pourtant ils servent dans les bidons devant tout le monde. »
Alors que beaucoup de personnes s’en tiennent encore à leur a-version annonçant une probable augmentation du prix du litre d’essence à la pompe, la Sonap rassure que « les prix officiels du litre à la pompe restent inchangés sur l’ensemble du territoire national. »
Seulement voilà, les détenteurs d’engins roulants ne semblent pas porter confiance à ce communiqué. Ils continuent à mener le combat rude au niveau des points de vente, pour s’approvisionner la denrée rare.
Abdoulaye Bah