« La durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 », tel est le contenu d’un décret signé par le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta et lu dans la soirée d’hier lundi 6 juin à la télévision d’État malienne. A partir donc de ce lundi, la junte au pouvoir au Mali s’est donné jusqu’à mars 2024 pour rendre le pouvoir aux civils. Les autorités militaires maliennes formalisent ainsi une annonce faite auparavant.
Cette annonce intervient au surlendemain d’un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a imposé le 9 janvier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières avec pour objectif de forcer la junte à présenter un calendrier « acceptable » de retour des civils au pouvoir.
Dans une crise non seulement sécuritaire, politique mais aussi humanitaire depuis 2012, le pays de Modibo Keita était sommé par la Cedeao de proposer un calendrier.
Selon l’Agence France Presse (AFP), un responsable de l’organisation sous régionale se dit « surpris » par cette annonce. « En annonçant les 24 mois, le gouvernement malien met les charrues avant les bœufs », commente de son côté un diplomate d’un pays ouest-africain, qui ajoute : « Mais il faut comprendre la junte malienne. Elle a besoin de se bomber le torse pour galvaniser son opinion publique plutôt fatiguée par l’embargo. »
Abdoulaye Bah