Il semble que le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation fasse déjà l’objet d’attaques et ses « partisans » se mobilisent pour le défendre sur les réseaux sociaux. Pour eux, ce sont des « haineux », des « jaloux » et des « ethnos » qui sont à la base des camouflets qu’il reçoit tous les jours sur ces réseaux sociaux. Non, c’est une mauvaise lecture de la complication politique, car la personne de Mory Condé n’est nullement visée mais le ministre qu’il est, oui. Il aurait été ministre dans un autre département qu’il ne serait pas attaqué autant. Et d’ailleurs, quelle que soit la personne, jeune, femme ou vieux, qui occuperait ce poste qu’elle ne serait pas épargnée pour autant. Il y a manifestement un déficit de confiance entre la classe politique traditionnelle et le CNRD. Et Mory, en tant que ministre de la junte à ce poste stratégique, impliqué dans l’organisation des élections ne pouvait s’attendre qu’à de telles réactions. Il n’aura pour ainsi dire la paix qu’à la nomination d’un Président de la CENI (si cela est prévu) qui prendra à son tour tous les coups quelle que soit sa bonne foi. Revisitez le passé récent des élections dans ce pays et vous comprendrez aisément. Les partisans de Mory Condé devraient alors savoir objectivité politique garder. Car, apparemment, ils sont déjà essoufflés dès le premier round. Le vrai combat n’a pas encore commencé qu’ils sont déjà essoufflés. Tiendront-t-ils aux second et troisième rounds ?

La politique n’est pas émotionnelle mais se fait avec des stratégies et c’est en cela que l’on disait du Professeur Alpha Condé qu’il était un animal politique. Le premier round, c’est le dialogue politique avec à la clé, une participation inclusive des partis politiques aux élections.

Le second round, c’est la mise en place d’un fichier électoral acceptable par tous (après recensement, enrôlement, cartes d’électeurs et tout le tutti quanti), les campagnes, la disposition des bureaux de vote afin qu’ils soient proches des électeurs, etc.

Le troisième round, c’est la proclamation des résultats. Ces résultats seront-ils acceptables par tous ? Voilà en résumé les défis qui attendent le ministre de l’Administration du territoire. Et avec cette classe politique capricieuse, le ministre Mory Condé sera obligé de boire le calice jusqu’à la lie s’il n’a pas un Président de la CENI comme paravent. C’est cela qu’il faut voir au lieu de se lancer dans des diatribes inutiles avant le coup de sifflet du début du match.

Abdoulaye Sankara (Abou Maco)