Depuis lundi 20 juin, l’or noir se raréfie dans les stations-services de la capitale Conakry. Dans les rares stations qui servent encore de l’essence, on y observe une longue file d’attente de motocyclistes, d’automobilistes, de porteurs de bidons pour la revente au marché noir à des tarifs exorbitants.

Alors que certains craignaient déjà une nouvelle augmentation du prix du litre à la pompe, la pénurie serait due à des problèmes administratifs de la nouvelle société nigériane Sahara, qui assure sa première importation de carburant pour la Guinée. Le fait que la Sonap et l’Etat guinéen soient des nouveaux clients de la société expliquerait un retard de distribution du carburant. « Cela fait bien sûr trois semaines que Sahara a le marché d’importation du carburant, mais ce n’est pas son département basé en Guinée qui valide. C’est celui qui est en Europe. Et le fait qu’on vendait le carburant en dessous de son prix normal a un peu compliqué les choses. Mais avec l’implication du ministère de l’Économie et des finances et notre hiérarchie, le problème a été réglé », précise le Directeur général de la Société nationale du pétrole (Sonap), Amadou Doumbouya, interrogé par Reflet24 TV.

Il n’y a donc nullement un manque de carburant, encore moins une augmentation du prix du carburant en perspectives. « C’est la première fois que l’Etat prend en charge l’importation du pétrole, renchérit Amadou Doumbouya. Nous avons déjà trois bateaux sur place. Mais comme toute nouvelle compagnie, il y avait des procédures de validations à faire avant la déportation. C’est désormais fait ». La distribution du carburant pourrait reprendre normalement dans les essenceries ce mardi ou mercredi.

Deux millions de litres de carburant au Mali

D’aucuns avaient justifié le manque de carburant par le fait que les autorités guinéennes ont offert deux millions de litres de carburant au Mali. Ce que dément le patron de la Sonap qui juge dérisoire cette quantité comparativement à la consommation nationale journalière. « Actuellement, nous sortons environ 8 millions de litres par jour. Lorsque le prix était à 10. 000 francs, on sortait 4,5 millions de litres de gasoil et 3,5 millions d’essence par jour. Les 2 millions de litres que nous avons offerts au Mali n’est que symbolique. Cela n’a pas eu d’impact sur nous et il fallait venir en aide au pays voisin, car nous n’étions pas en manque ».

Abdoulaye Bah