Le porte-parole du Ministère constate que « des localités où il y a eu zéro admis sont des localités où les enfants fuient l’école et qui vont au champ, au marché donc l’école est devenue un second travail pour eux. Ce qui fait que certains mêmes ont démissionné pendant ces examens. Le taux d’échec, il est global. Chacun a sa part de responsabilité dans ces résultats que nous venons de publier. Après chaque examen, nous tirons des leçons et quand les leçons sont tirées, nous réglons les situations et les problèmes qui ont été soulevés. Donc, ces résultats nous interpellent tous. Et je sais que d’ici l’année à venir, nous allons corriger pas mal de problèmes soulevés par ces examens »

 On veut déplacer le problème. La question serait pourquoi ils vont au champ ou au marché avec les enfants ? Pourquoi ils ne vont pas à l’école ? Est-ce qu’il y a école ? Est-ce qu’il y a des enseignants qualifiés ? Ainsi, les localités où il y a eu zéro admis sont des localités où il n’y a pas d’enseignants qualifiés, où il n’y a pas d’infrastructures scolaires  équipées. C’est ce qui aurait démotivé les parents et les élèves. Au lieu de rester sans rien faire à la maison, on préfère souvent aller au champ ou au marché avec les enfants. C’est l’explication de l’échec. Par contre, les localités où il y a eu plus de 90% d’admis, voire 100%,  sont des localités où on aurait présenté de bons candidats parce qu’il y a des infrastructures de qualité et des  enseignants qualifiés. Nous faisons face à un contraste social qui ne date pas d’aujourd’hui.

On pourrait aussi expliquer autrement les 100% de ces localités en formulant l’hypothèse selon laquelle, il y a eu 100% dans certaines localités, notamment dans certaines écoles privées de Conakry, parce qu’il y aurait eu fraude, les enfants auraient eu les sujets avant leur lancement, les responsables ou délégués des centres des localités aux résultats soviétiques  auraient été corrompus, c’est ce qui expliquerait  l’alignement de plus de 15  PV admis par ordre décroissant dans le même centre et dans la même salle. C’est surréaliste !

Un autre fait polémique qui risquerait de révolutionner les sciences de l’éducation, c’est qu’il a été remarqué qu’il y a des écoles privées qui ont fait 100% dont l’enseignant n’aurait aucune qualification pédagogique et didactique, un étudiant diplômé sans emploi transformé par accident en enseignant du primaire et  de surcroît, l’enseignant de 6ème année. Il n’est ni sortant de l’ENI, ni sortant de l’institut des sciences de l’éducation,  mais il  présente un résultat de 100%. Quel fait polémique ! Que s’est-il réellement passé ?

Pour éviter  toute spéculation sur la situation, acceptons,  dans l’intérêt de notre éducation, de faire l’audit des copies et le processus global des examens. Tant que nous continuerons à déplacer le problème, à politiser l’éducation, il nous sera difficile de qualifier notre  système  Tant vaut l’école  tant vaut la nation.

BD