Brutale, inattendue, la nouvelle est tombée aux aurores, mardi 26 juillet. Maître Mamadou Aliou Barry, enseignant de profession et musicien, a rendu l’âme en France. Chaque année, il se rendait en France, le temps que l’hivernage passe en Guinée.
Je le vois encore tout joyeux le jour de son départ le 17 juillet dernier à l’aéroport international de Conakry, je le revois, le dernier des saxophonistes actifs de Guinée. Sa disparition laisse un vide long à combler. Le fin musicologue, Kalil Kaba, a réagi en ces termes : « Digne héritier de Momo Wandel, le plus grand saxophoniste d’Afrique de l’Ouest, celui que l’on surnomme Maître Barry en raison de ses activités dans l’éducation, était devenu un personnage incontournable de la scène artistique de notre pays. Multi-instrumentiste-percussionniste, flutiste, saxophoniste-Mamadou Barry était un fin connaisseur de toute les musiques et rythmes. Il fut aussi le chef d’orchestre de la formation emblématique des Amazones de Guinée pendant près de deux décennies. African Groove, son nouveau groupe, se distingue par son ouverture sur le Jazz, la Salsa, l’Afrobeat, en résonnance avec les musiques traditionnelles guinéennes. Les inconditionnels de Manu Dibango retrouvaient en lui la même énergie sur scène et le même talent artistique ».
Il aura largement contribué à la promotion de la musique moderne et traditionnelle du pays. A nos yeux, il mérite des obsèques nationales.
Thierno Saïdou Diakité