Comme il fallait s’y attendre, à la suite de la fin du mandat du CONOR, le 30 juin dernier, la FIFA vient d’adresser à l’administration fédérale, une lettre signée de Mme Fatma Samoura Secrétaire générale, pour proroger de dix bons mois le mandat du CONOR. A vrai dire, l’on se demande quels sont les raisons objectives, qui justifient cette longue prorogation, dans la mesure où le travail demandé au CONOR peut se faire au plus sur un trimestre.
Faut-il le rappeler, à la suite de plusieurs irrégularités constatées au sein de plusieurs organes de la fédération guinéenne de football, ainsi que des problèmes qui ont émaillé la procédure électorale devant aboutir à l’assemblée générale élective du comité directeur de la fédération l’année dernière, et dans l’optique de permettre à la fédération d’organiser des élections justes et transparentes pour regagner la confiance des parties prenantes du football guinéen, le Bureau du Conseil de la Fifa avait décidé de nommer un comité de normalisation pour la fédération avec un mandat au 30 juin 2022. Ce mandat incluait les tâches suivantes :
- gérer les affaires courantes de la fédération ;
- déterminer, en coopération avec l’administration de la FIFA, si des dispositions spécifiques des statuts ou du code électoral de la FGF en relation avec le processus électoral doivent être amendées ;
- s’assurer que les nouveaux membres des commissions électorale et de recours électoral et, le cas échéant et recours électoral, et, le cas échéant, des organes juridictionnels soient nommés par le congrès de la FGF ;
- une fois les nouveaux membres susmentionnés nommés, s’assurer que l’élection du comité exécutif de la FGF puisse être menée conformément aux statuts et règlements applicables de la fédération.
Au regard de ce qui précède, il est loisible de constater qu’en dépit du temps mis à leur disposition, les membres du CONOR n’ont pas daigné accomplir les tâches prescrites par le Bureau du Conseil de la FIFA. Le travail qu’il leur avait été demandé n’est nullement de la mer à boire, et aurait pu être fait en l’espace de six mois. Même si dans le courrier du 30 juin, Mme Fatma Samoura rappelle ce qui suit « … Le Bureau a ensuite été informé qu’au terme d’un vaste processus de consultation avec les membres de la FGF, le comité de normalisation, en concertation avec l’administration de la FIFA, est arrivé à la conclusion qu’il était effectivement nécessaire de réviser les statuts et le code électoral de la FGF avant de pouvoir organiser les élections… »
Plus loin, la lettre décline les actions préliminaires à exécuter par le comité de normalisation, avant la tenue de l’assemblée générale élective du comité directeur de la fédération. Et de conclure ainsi qu’il suit « …Au vu de ce qui précède, et compte tenu du fait que le délai initialement accordé au comité de normalisation pour mener à bien son mandat et les tâches susmentionnées (c’est-à-dire au plus tard le 30 juin 2022) n’est désormais plus tenable, le Bureau a décidé le 29 juin 2022 de prolonger le mandat du comité de normalisation de la FGF jusqu’au 30 avril 2023 au plus tard. »
Des relations avec la ligue professionnelle de football
La FIFA ayant prorogé le mandat du comité de normalisation pour encore dix mois, devra s’employer à trouver un modus vivendi avec les membres statutaires du football national. Ces derniers s’étaient fendus d’une déclaration le 18 juin dernier, afin que le comité directeur de la fédération soit élu avant le mois de septembre, pour lui permettre de reprendre en charge les destinées du football national. En d’autres termes, c’est une autre paire de manches qu’il va falloir gérer avec tact.
L’un dans l’autre, nous vivons une situation qui n’honore guère le football national, car nous en sommes à une seconde normalisation en moins de six ans. Il est grand temps de se remettre en cause pour une fois, afin de permettre à la discipline de repartir cette fois-ci d’un bon pied.
Cheick Tidiane