Officiellement désignée comme étant le nouveau siège du Bureau guinéen du droit d’auteur (BGDA) depuis le 3 août, l’ancienne résidence du leader politique Sidya Touré sise à la Minière (Commune de Dixinn) fait parler d’elle. A travers une sommation interpellative de ce lundi 15 août, les avocats de la défense demandent à Michel Théo Lamah, Directeur général du BGDA et ses compagnons de travail de libérer les lieux dans huit jours.
Pour rappel, le 3 août, à l’occasion d’une grande cérémonie inaugurale devant le ministre Secrétaire général à la Présidence de la République, colonel Amara Camara, celui de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, et plusieurs hauts cadres de la Culture guinéenne, le patron du département en charge de la Culture, de l’hôtellerie et du tourisme Alpha Soumah, dit Bill de Sam, a remis les clés de la ‘’villa de Sidya Touré’’ au nouveau DG du BGDA, sur ordre du Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya.
Avec la sortie de Me Salifou Béavogui, on pourrait facilement croire que la réjouissance des défenseurs du droit d’auteur et des acteurs culturels n’aura été que de courte durée. Selon mosaiqueguinee.com, les avocats du président Sidya Touré, après avoir constaté cette occupation, ont sommé le BGDA de libérer la maison qui «jusqu’à la fin de la procédure judiciaire, appartient à leur client », dans 8 jours. L’avocat rappelle «qu’à la surprise générale, après avoir été expulsé sans la moindre procédure, l’immeuble de Sidya Touré est aujourd’hui occupé par le BGDA alors qu’il est toujours litigieux.» Il estime que «les lieux doivent rester vides jusqu’à ce que le Tribunal» donne sa décision sur le litige.
«C’est pour cette raison, dit-il, que le 12 août notre client a signifié au BGDA représenté par l’agence judiciaire de l’État, une sommation interpellative de libérer les lieux. Nous attendons dans 8 jours. Passé ce délai, nous allons l’appeler de force dans la procédure en tant qu’entité indépendante et nous allons l’assigner en intervention forcée devant le tribunal pour que la décision qui doit intervenir lui soit imposable. Nous nous battons pour les principes et libertés des droits. Donc, il fallait éviter que l’injustice soit dans cette affaire », a dit l’avocat.
Pour finir, Me Salif Béavogui rappelle qu’en réalité, c’est le droit qui doit s’appliquer en toute circonstance. Il estime que la requête de son client est légitime et qu’il est propriétaire des lieux. C’est pourquoi, «nous pensons que devant n’importe quelle juridiction, le droit de propriété sera purement et simplement rétabli».
Abdoulaye Bah