Les femmes de la commune rurale de Kolaboui, dans la préfecture de Boké, sont dans la rue depuis le 15 août, pour exiger le retour du courant électrique dans leurs foyers. Dans des t-shirt et foulards rouges, munies des pancartes sur lesquelles on peut lire : «Pas de courant, Pas de train», elles ont bloqué le chemin de fer, pour empêcher la circulation des trains minéraliers. Et ce n’est pas une première.
Cette énième manifestation des femmes a paralysé les activités commerciales et minières de la localité. Les manifestantes cuisinent sur la voie ferrée, pour empêcher le passage du train minéralier de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), qui circule entre la zone minière de Sangarédi à l’est et le port minéralier de Kamsar, à l’ouest. « Nous réclamons le retour du courant électrique, rien que ça. A chaque fois que nous exprimons notre désir de manifester, on nous demande de surseoir. Mais, cette fois, on ira jusqu’au bout. Trop c’est trop !» a lancé Mariam Fofana, porte-parole des manifestantes, sur Guineematin.com.
«Nous ne méritons pas ce qui nous arrive. Plusieurs sociétés sont implantées chez nous ici, mais on n’a ni eau ni courant et nos enfants sont sans emploi. Nous demandons immédiatement le retour du courant, sans quoi, nous resterons mobilisées jusqu’à obtenir gain de cause. Nous sommes fatiguées de tous ces mensonges. On ne cassera rien, mais nous allons tout bloquer pour qu’ils comprennent que ce n’est pas de la blague», a lancé la porte-parole.
L’implication du sous-préfet de Kolaboui, Commandant Alsény Dji Sylla, ne calme pas les femmes qui continuent à manifester.
Selon un confrère basé dans la localité, la commune rurale de Kolaboui a été déconnectée du réseau de distribution du courant de l’entreprise «Global Energie» à cause d’une embrouille entre celle-ci et l’Etat Guinéen. Baïlo Bah, le PDG de Global Energie réclame 3 milliards de francs guinéens à l’Etat, pour des prestations impayées.
Commandant Alsény Dji Sylla a demandé aux femmes de surseoir à leur manifestation, mais elles campent toujours sur leur position. Cet après-midi de ce 16 août, une réunion est prévue dans la ville de Boké, située à 22 kilomètres au nord, pour trouver une solution au problème.
Kadiatou Diallo