Après l’annulation des manifs du 29 août et de 4 septembre (prochain), le FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), reprendra la rue le 5 septembre dans le Grand-Cona-cris. Le coordinateur national, Oumar Sylla alias Foniké Mengué et son ami Ibrahima Diallo, responsable des opérations, sont en taule depuis le 30 juillet dernier. Sékou Koundouno, l’autre figure du Front, reste à l’étranger, en posture d’exil. Le FNDC, agacé de toutes ces réalités et soucieux du retour rapide à l’ordre constitutionnel, ne veut point abdiquer. Et il l’a fait savoir.
Ce 31 août, dans une déclaration, le FNDC a appelé à un sursaut national, histoire d’accentuer la pression sur le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement). Il exhorte les organisations de la société civile, syndicats, partis politiques, mouvements de femmes et de jeunes, organisations socioprofessionnelles, associations d’artistes, étudiants et élèves, citoyens engagés, à se joindre à la manif. Sékou Koundouno et Cie les invitent à se mobiliser et à mobiliser le populo pour «imprimer un succès» à la manif «pacifique et citoyenne».
Selon lui, la manif vise à exiger de la junte un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément aux engagements du «chef des putschistes», Col. Mamadi Doum-bouillant. Les marches politiques dans le bled, notamment dans la commune de Ratoma, enregistrent régulièrement des pertes en vie humaine, blessés, interpellations, destructions des biens.
A travers cette énième manif, le Front entend exprimer son «opposition totale aux tueries des militants pro-démocratie, aux arrestations arbitraires de nos leaders», ainsi que d’autres leaders politiques et de la société civile. Le doc instruit vigilance aux manifestants, afin de ne pas céder aux éventuelles provocations et intimidations.
«Le Front conseille vivement aux opérateurs économiques ainsi qu’aux sociétés établies sur le territoire guinéen de s’abstenir de toute activité à partir du 5 septembre 2022, invite tous les citoyens détenteurs d’engins roulants à une extrême prudence en les immobilisant», annonce le FNDC. Et de demander «particulièrement» aux compagnies minières, aux banques, usines, stations-service et aux autres entreprises publiques et privées de suspendre toute activité durant les manifs, en vue d’éviter tout incident dommageable».
«Que nul ne recule devant l’arrogance, les intimidations et la répression, armes ultimes des imposteurs, qui montreront rapidement leurs limites. C’est à ce prix seulement que nous libérerons notre pays des clans mafieux, et empêcherons toute velléité de confiscation de notre démocratie et de nos libertés», dénonce-il.
Yaya Doumbouya