« J’ai tout simplement très peur que nous abandonnions des centaines de milliers de personnes », a-t-elle déclaré à propos d’un éventuel retrait du Mali.
Face au débat sur un éventuel retrait des soldats allemands du Mali, la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a souligné le rôle central de l’Allemagne pour la poursuite de la mission de stabilisation de l’Organisation des Nations unies (ONU), la MINUSMA, dans le pays. « Si nous nous retirions de là, des dizaines d’Européens diraient que nous partons aussi », a-t-elle déclaré lors de la journée portes ouvertes du gouvernement fédéral dont le thème est la politique étrangère fondée sur les droits de l’homme en période de guerre liée aux ressources et au commerce. La ministre a expliqué qu’un retrait allemand mettrait en échec un grand nombre de projets dont des projets d’eau.
« J’ai tout simplement très peur que nous abandonnions vraiment des centaines de milliers de personnes », a-t-elle ajouté. D’un autre côté, le gouvernement doit garantir la sécurité des soldats allemands au Mali, a-t-elle déclaré, en appelant à évaluer si la mission peut être maintenue. « Pour qu’elle puisse continuer à fonctionner, il faut prendre quelques décisions importantes pour garantir la sécurité des soldats ». Ces journées portent ouvertes interviennent une semaine après le retrait des forces françaises du Mali qui a commencé fin 2021 pour se terminer en quittant la ville de Gao où sont logés la plupart des soldats allemands.
Le Mali, 20 millions d’habitants, a été le théâtre de trois coups d’État militaires depuis 2012 et il est considéré comme politiquement très instable. Depuis le dernier coup d’État de mai 2021, il est dirigé par un gouvernement critiqué par les pays occidentaux pour ses relations étroites avec la Russie. Le gouvernement allemand a fait état, mardi 16 août, de la « présence présumée de forces russes en uniforme » à Gao. Cette présence a été détectée dès le départ des soldats français, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
Dpa, Service Afrique