Six mois passés derrière les barreaux de la Maison centrale de Coronthie, Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier ministre, Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense nationale et Mohamed Oyé Guilavogui, ancien ministre de l’Environnement ont, de nouveau, avec leurs avocats respectifs, plaidé pour une mise en liberté ce 26 septembre.
Une journée de débat portant sur le maintien ou non des anciens dignitaires en prison, devant la Chambre de l’instruction de la Crief (Cour de répression des infractions économiques et financières.) Cette audience est intervenue à l’échéance de la durée de leur premier mandat de dépôt depuis avril, pour Ibrahima Kassory Fofona et Mohamed Diané et depuis mai, pour Mohamed Oyé Guilavogui.
Mohamed Oyé Guilavogui et Ibrahima Kassory Fofana étaient présents à l’audience, tenue à huis-clos.
Me Dinah Sampil, avocat d’Ibrahima Kassory Fofana, clame que le dossier est vide et espère une libération dès demain. Même son de cloche chez son confrère Me Salifou Béavogui, avocat de Mohamed Oyé Guillavogui. Ce dernier déclare que son client est en mesure de fournir toutes les garanties pour bénéficier une mise en liberté avant son procès, que sa détention n’est plus « nécessaire ».
Or, Me Pépé Antoine Lama, avocat de l’Agent judiciaire de l’Etat dans les dossiers de Mohamed Diané et de Mohamed Oyé Guilavogui, a plaidé pour le renouvellement de leurs mandats de dépôt. «Les investigations menées ont porté sur des éléments qui doivent faire l’objet d’enquête approfondie, afin d’aboutir à la vérité », soutient l’avocat. D’où la « nécessité » de les maintenir en prison, argue-t-il.
Accusés de corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, la Chambre de l’instruction de la Crief espère encore une issue dès demain, 27 septembre quand la Chambre rendra sa décision dans le dossier.
Ibrahima Kassory Fofana et Mohamed Diané avaient été auditionnés et placés sous mandat de dépôt, en avril dernier, à la Maison centrale de Coronthie. Mohamed Oyé Guilavogui a été placé sous mandat de dépôt en mai dernier. Depuis, leur pool d’avocats Guinéens, Sénégalais et Maliens ne cessent de dénoncer « des anomalies » procédurales dans le dossier.
Ibrahima Kassory Fofana avait bénéficié une mise en liberté provisoire qui ne s’est pas exécutée à cause d’un appel interjeté par le procureur de la Crief, Aly Touré.
Yaya Doumbouya