Jusqu’à 9 heures, la situation était calme ce lundi 5 septembre à Koloma, Bomboli, Cirage et Camp-Carrefour. En ce jour de manifestation à l’appel du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) pour exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel, des échauffourées sporadiques ont éclaté entre forces de l’ordre et jeunes manifestants dans plusieurs endroits le long de la route Leprince, notamment entre Koloma et Cosa. Jet de pierres contre gaz lacrymogènes, comme à l’accoutumée.
Le peu d’échoppes ouvertes le matin ont vite baissé le rideau. Les étalagistes ont rapidement remballé leur commerce. Aux curieux de se masser sur les balcons des immeubles et aux coins de rues, non sans crainte et risques, pour observer la scène. « Les jeunes sont audacieux ! Comment affronter avec des pierres des agents armés et entraînés », s’interroge une jeune dame, près de Bomboli, en partance pour vendre des condiments au marché de Koloma.
A la moindre détonation de gaz lacrymogènes, c’est le sauve-qui-peut. Mais gendarmes et policiers focalisent plutôt leurs efforts sur les jeunes manifestants armés de cailloux et de gourdins. Ils ont dispersé plusieurs groupes de manifestants, aucune interpellation constatée.
La circulation, fluide depuis 6 heures, a été momentanément perturbée à 9 heures et 10 heures. Un accrochage ayant opposé les forces de l’ordre aux manifestants sur la chaussée à Bomboli, a contraint les automobilistes des deux sens à rebrousser chemin. Peu rassurés en dépit des encouragements des policiers leur demandant de poursuivre leur route.
Plus tard irrités par le jet de pierre, les gendarmes en faction au niveau de Cirage ont demandé intimé à tout le monde d’évacuer le coin. Les journalistes, y compris. « Ces gens-là nous filment pour nous exposer sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas bon. Qu’ils quittent ici », enrage un gendarme.
A 11 heures, la circulation a mollement repris. Boutiques et magasins restaient fermés. Aussi, quelques coups de gaz lacrymogènes retentissant de temps en temps.
Yaya Doumbouya