Le 1er septembre, le journaliste de la BBC, Osasu Obayiuwana a fait fuiter une information : depuis le 3 juillet, selon laquelle la CAF a décidé de retirer l’organisation de la CAN-2025 à la Guinée. Une délégation de la CAF devrait être à Conakry pour informer les autorités.
Du 30 août au 1er septembre, une mission d’inspection de la Confédération a effectivement séjourné en Guinée. Le chef de la délégation, le Béninois Mathurin De Chacus, a confié qu’ils ne sont « pas venus pour retirer l’organisation à la Guinée », mais « pour voir si la Guinée a des propositions pour convaincre la Confédération africaine de football (CAF) ».
Le lundi 29 août, à la veille de l’arrivée de la mission de la CAF, le chef de la junte Mamadi Doumbouya a décrété la CAN-2025, « de priorité gouvernementale et d’intérêt national ». Comme s’il soupçonne une mauvaise nouvelle de la part de la CAF, le président de la transition a autorisé le transfert du budget de fonctionnement du Cocan (4 milliards GNF) et le président du Cocan a fait part d’une première estimation du coût des infrastructures (800 millions d’euros),
Le pays de Naby Keita a tenu à dissiper les doutes sur ses capacités à abriter la compétition. Cette info comme une bombe semble remettre tout en cause. Cela a largement suffi à réveiller les aigris. L’information est vaguement contestée par le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (COCAN-2025).
Le démenti du COCAN
Peu après la sortie de l’info, dans un communiqué, le Cocan affirme ne pas être informé « de cette décision par la Confédération Africaine de Football (CAF », et rassure « le peuple de Guinée que tous les moyens seront déployés pour réussir ce pari ». le Comité d’organisation de la CAN déclare qu’au moment où cette nouvelle faisait des ravages sur les réseaux sociaux, « le COCAN était en pleine réunion à son siège dans le but d’engager rapidement les travaux de réalisations des infrastructures sportives sur les différents sites de compétition ».
Béat Diallo, le ministre des Sports et président du Cocan a réagi chez nos confrères de guineefoot : « Jusqu’à preuve du contraire cette compétition est attribuée à la Guinée, et on va l’organiser. Si la CAF veut retirer cette CAN, il y a des préalables et des procédures à respecter. Il faut évaluer les infrastructures deux ans avant le début du tournoi, tel n’est pas le cas. On n’a pas été saisi, donc, la compétition sera bien organisée par la Guinée. Avec l’engagement des autorités guinéennes, on le fera ».
Dans la soirée du jeudi, le patron du Cocan, à la RTG : « La Guinée est un pays de rumeurs et de polémiques. Il y a des mauvais esprits, des gens qui n’ont pas envie de faire du bien à ce pays. L’objectif de ces personnes, c’est de déstabiliser ».
Duperie ou volte-face ?
Au vu des informations sorties sur cette affaire, la CAF doit se dédouaner. D’un côté l’annonce d’un « soutien », de sa part, de l’autre la fuite d’un probable « retrait ». Ce qui pourrait facilement laisser croire que l’instance panafricaine fait avec un couteau à double tranchant. Selon plusieurs sources, le président de la CAF, Patrice Motsepe, viendra en Guinée en novembre prochain échanger avec Mamadi Doumbouya, sur l’organisation de la CAN 2025. Histoire de faire taire les rumeurs une bonne fois pour toutes ? Reste à savoir ce que dira Motsepe à Doumbouya, entre le retrait de la CAN ou sa confirmation au vu de la nouvelle donne.
Sereine, la Guinée poursuit son projet. Jeudi, lors au compte-rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le chef de la junte a placé la CAN-2025 sous l’autorité de la Présidence de la République. Il ajoute que « par cet acte, le Chef de l’État a informé le conseil d’avoir engagé sa responsabilité ainsi que celle de l’ensemble du gouvernement et le peuple de Guinée est par conséquent engagé à travers cet acte devant l’Histoire ».
Abdoulaye Bah