A Conakry, les embouteillages font partie du quotidien des usagers de la route. Difficile pour eux de circuler pendant les heures de pointe (la soirée et le matin). Mais, les vendeurs à la sauvette profitent des bouchons pour écouler leurs produits divers.
Il est 18h au Carrefour-cimenterie ce 5 septembre. Klaxons d’engins et indiscipline des conducteurs rivalisent d’ardeur avec les tracasseries policières. Conséquence, l’embouteillage dicte sa loi. C’est ce moment que les vendeurs ambulants choisissent pour tenter d’écouler leurs produits. Des mères de familles, des jeunes filles ou petits garçons déambulent entre les engins, sans se préoccuper de leur sécurité. Ils portent sur leur tête des récipients remplis de marchandises, comme des sachets d’eau fraîche et s’égosillent : « Coyah yé bien glacée ! » Comprendre : « de l’eau bien glacée ! »
Ils se frayent le chemin entre véhicules, moto et tricycles pour rejoindre les nécessiteux. Certains sont obligés de courir derrière les engins sur une longue distance pour recevoir ou rendre la monnaie, mais surtout pour persuader conducteurs et passagers d’acheter leur marchandise.
Sur le trottoir, des vendeurs de galettes, de pommes, du jus et tant d’autres marchandises diverses. Certains marchands ambulants sont conscients du danger qui les guette au quotidien, mais disent être obligés de prendre le risque pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, comme le souligne Mayéni Sylla : « C’est de ça nous vivons malgré les risques. Mes enfants et moi sommes-là matin et soir. La vie est très difficile, sinon c’est effectivement très dangereux de circuler entre ces véhicules. »
Bountouraby Bah