Le colonel Boubacar Barry, ancien patron du Bataillon autonome de Faranah, qui a tiré ‘’accidentellement’’ sur son ami dans une boite de nuit, a été jugé et condamné ce 1er septembre.

Nommé en mars 2022 à la tête du Bataillon autonome de Faranah, le colonel Boubacar Barry ne s’y éternise pas finalement. Il a été débarqué il y a une dizaine de jours par le Chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya. Sa faute, avoir tiré ‘’accidentellement’’ sur son ‘’ami’’, un certain Aboubacar Sidiki Oularé alias “Fantôme” lors d’une soirée dansante dans ‘’Babylone’’, un lieu de recréation très fréquenté par les jeunes.

Une « faute » reconnue

Il a été auditionné et placé sous mandat de dépôt le 30 août. Son procès s’est ouvert le lendemain au tribunal de première instance de Faranah. A la barre, le colonel Barry n’a pas nié les faits, mais a réitéré n’avoir pas fait exprès. « Ce qui est arrivé est un accident, mais je reconnais ma faute.  C’est ce qui a été à la base de mon licenciement. Depuis 20 ans, je suis dans l’armée. Je n’ai nullement eu l’intention d’ouvrir le feu sur quelqu’un à plus forte raison sur mon ami Fantôme ».

A Faranah, il se disait que le bidasse était en état d’ébriété quand l’incident est survenu. Même qu’une altercation aurait éclaté entre la victime et lui. Ce que dément le colonel Barry : « Je ne bois pas d’alcool et il n’y a jamais eu une altercation entre Aboubacar Sidiki Oularé et moi ou avec quelqu’un d’autre dans la boîte de nuit. Il n’y a aucun antécédent entre lui et moi. Quelle que soit l’issue de ce procès, il restera mon ami. Le problème, c’est qu’après l’incident, certains ont rapporté au chef de l’Etat que j’aurais tué de trois balles un citoyen ».

« Fantôme » a été légèrement blessé au dos. Il avait expliqué  avoir ‘’accidentellement’’ été touché. Devant le juge, il a réitéré ces mêmes propos : « Le colonel est mon ami. C’est moi qui l’ai invité à cette soirée, il n’a pas tiré de façon intentionnelle. Son arme est tombée quand il dansait…Cet incident ne changera pas nos relations ».

Le 1er septembre, le colonel Boubacar Barry a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis et au paiement d’une amende de deux millions de francs glissants pour atteinte à l’intégrité physique d’Aboubacar Sidiki Oularé. Le colonel Boubacar Barry va donc retrouver les siens. Son garde du corps, lui, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement avec sursis et au paiement de deux millions de francs glissants pour « port illégal d’arme légère ».  Le sous-lieutenant Ibrahima Samoura aurait fait des tirs de sommation après l’incident. 

Yacine Diallo