Ce 9 septembre, dans l’émission « Mirador », Abdoulaye Bah, membre du bureau politique du de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), a dénoncé la « division » de la classe politique guinée-haine. Selon lui, le bled traverse une situation exceptionnelle. « Ce qui me rend triste, c’est que la junte est à l’image de celle du Burkina Faso et celle du Mali ».

Pour lui, la bonne foi est la meilleure recette pour résoudre les problèmes dans une famille comme dans une nation. « Quelque soit l’intelligentsia guinéenne ou quels que soit les cadres que les partis politiques ou la junte pourraient proposer, s’il n’y a pas de volonté sincère de part et d’autre, la Guinée ne verra jamais le bout du tunnel. Depuis 1958 la Guinée est en transition politique. L’article 1er de la Constitution guinéenne de novembre 58 stipule clairement que la Guinée est un État démocratique. Est-ce que nous le sommes ? Non ! Laïque, oui. Unitaire, bancale et puis indivisible et sociale. Cet article est le fondement de l’existence de la Guinée en tant qu’État, institution juridico-politique mais également en tant que nation à composantes ethnico-communautaires. Donc soixante-quatre ans la Guinée tourne en rond. On n’a pas de régime fiable, viable, constant et efficace. Que les guinéens réfléchissent sur notre parcours ».

Touchant le dialogue inclusif, Abdoulaye Bah estime que la politique ne serait pas un « domaine d’expertise » de la junte. « Ceux qui ont été choisis à travers les coalitions pour représenter la classe politique au CNT ne sont pas des bonnes recettes ». Pour lui, il faut que : la junte dirige la Transition de concert avec la classe politique : « La solution qu’il faut entreprendre en Guinée est la mise en place d’un gouvernement représentatif de toutes les composantes nationales à l’image du CNT ». Le politicard recommande à la classe politique d’exiger la dissolution du gouvernement pour à la place un gouvernement d’union nationale ou de mission politique. Le but sera de conduire la Guinée vers l’organisation des élections municipales, législatives et présidentielle. Il soutient qu’on ne peut gérer un pays en excluant les acteurs politiques. « Au cas contraire, c’est une autre transition qui risquera d’arriver, ce qui n’est pas souhaitable ».

Connaître pour mieux gouverner

Pour Abdoulaye Bah, aller au dialogue revient à tourner en rond. « Tout le problème c’est parce que la classe politique habilitée à exercer le pouvoir sur l’échiquier politique est exclue de la Transition. Il faut donc un Premier ministre qui connait la sociologie, la géographie, la Guinée et l’odeur des Guinéens. Regardez le cas de Mohamed Béavogui, celui-ci a été absent du pays 30 ans, 40 ans. Il a fui parce qu’il est dans un contexte sociopolitique et géographique qu’il ne maitrise pas. La politique est sociologique, géographique, historique et psychologique, vous ne pouvez pas prétendre diriger une population qui a des revendications différentes de celle d’un peuple, sans le connaitre. Donc, il faut un quota dans ce gouvernement de transition pour la classe politique ».

Kadiatou Diallo