Le 10 septembre, une structure se réclamant de la «Jeunesse du Konia » a haussé le ton pour demander au Président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, de libérer ‘’leurs fils’’ et anciens dignitaires du régime Alpha Condé, incarcérés depuis des mois à la Maison centrale de Coronthie. Il n’en fallait pas plus pour piquer au vif, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright, qui a estimé que la démarche de cette structure est anticonstitutionnelle et frise «le communautarisme ».

Le 12 septembre, il a ordonné au parquet général près la Cour d’appel de Conakry d’intenter une action judiciaire contre les signataires de cette déclaration : « Aucune démarche communautariste de nature à troubler l’ordre public dans ces conditions ne peut être tolérée au regard de la loi qui reste impersonnelle pour une bonne harmonisation de la vie et en application de la politique pénale du gouvernement. La responsabilité pénale n’est ni ethnique ni régionaliste ni communautariste, mais personnelle. Il revient aux personnes poursuivies et à leurs conseils de défendre légalement leurs droits… Il est enjoint au parquet général, conformément à l’article 37 du Code de procédure pénale, d’engager ou de faire engager des poursuites ou encore de saisir les juridictions compétentes contre les personnes supposées avoir commis ces faits répréhensifs ».

Pour le ministre Charles Wright, la sortie médiatique de la «Jeunesse Konia» ne vise qu’à « jeter du discrédit sur l’action de la justice contre les personnes supposées avoir commis des faits délictuels ou criminels, en instruction devant la CRIEF, et en passe d’être jugées… »

La Jeunesse Konia dans le viseur du garde des Sceaux, s’insurge contre la détention prolongée d’anciens pontes du régime déchu, notamment Amadou Damaro Camara, ex président de l’Assemblée nationale, Ibrahima Kourouma, ou encore la mort en détention de l’ancien président de la CENI, Louncény Camara. Elle peste aussi contre la décision d’empêcher le colonel Moussa Tiégboro Camara de se rendre au Maroc, pour suivre une formation. Elle accuse le ministre Alphonse Charles Wright d’être derrière cette interdiction : « Aucun ministre de la République n’a le droit d’interdire à un citoyen quelconque de voyager, car il est de l’exécutif et non du judiciaire. Ceci pourrait laisser croire que le respect de la séparation des pouvoirs n’est pas observé en Guinée sous le CNRD… Cette décision que le ministre de la Justice vient de prendre est un affront à l’armée guinéenne », a mentionné la Jeunesse Konia quiva désormais croiser le fer avec le ministre de la Justice.

Yacine Diallo