Le 6 septembre, la sous-préfecture de Kondiaran, dans la préfecture de Mandiana, a été le théâtre de violences «d’extrême gravité». Des heurts ont éclaté entre le populo et les forces de défense et de sécurité dépêchées de Kankan. Depuis une semaine, des manifestations sont organisées contre la Société minière de Mandiana qui exploite la mine d’or de Tri-K, située dans le district de Loila, sous-préfecture de Kondiaran. Le bilan des affrontements fait état de cinq blessés et de deux morts : Adama Traoré est tombé sur-le-champ, alors que Mamadi Konaté a succombé à ses blessures à l’hosto régional de Kankan. Des balles ont été extraites de leurs corps. Les responsabilités des meurtres restent à situer.
Les manifestants reprochent à la société de ne pas faire face à ses obligations en matière de contenu local et lui réclament la fourniture de services sociaux de base : centre de santé, école, eau potable… Pour exprimer leur colère, ils ont vandalisé les installations de la société, de nombreux engins et matériels ont été incendiés, détruits ou emportés, narrent des témoins. Ce 8 septembre, le calme reste précaire à Mandiana.
La justice en branle
Dans un communiqué du 7 septembre, Fallou Doum-bouillant, le pro-crieur général près la Cour d’Appel de Kankan, a dénoncé «des incendies volontaires sur les installations et biens logistiques de la Société minière de Mandiana». Il a également relevé des «atteintes à l’intégrité physique» de huit individus.
Le pro-crieur accuse «une cohorte d’individus extrêmement hargneux et furieux en provenance du centre de Kondiaran» d’être responsable du vandalisme. De son côté, le populo du coin soupçonne les autorités de la localité d’être en connivence avec la Société minière des Mandiana.
Fallou Doum-bouillant annonce la mise en place d’une commission d’enquête exhaustive composée d’officiers de police judiciaire. Elle est placée sous la direction du parquet d’instance de Mandiana et sous la surveillance du Parquet général de Kankan. Objectif : identifier, interpeller et déférer tout individu susceptible d’être coauteur ou complice des infractions commises pendant les manifestations.
Yaya Doumbouya