Les 5 et 6 septembre, le Premier ministre et le porte-voix du gouvernement Goumou se sont, l’un après l’autre, payés la tête du Front national pour la défense de la constitution. Les responsables du FNDC répondu au coup pour coup.
Invité de Djoma FM, dans l’émission On refait le monde, le Premier ministre Bernard Goumou a surpris plus d’un. « Dès que le CNRD est venu au pouvoir, il y a eu la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques. Aujourd’hui, pour nous, il n’y pas de prisonniers politiques en Guinée. Un groupement de fait non reconnu, dissous qui appelle à la violence, a fait sortir des loubards dans la rue pour caillasser des véhicules, s’attaquer à des personnes, détruire des biens. Lorsqu’ils sont interpellés, il faut laisser la justice faire son travail ».
En conférence de braise mardi, le porte-voix du goubernement, Oussou Gaoual Diallo, estime pour sa part que le FNDC n’est que l’ombre des partis politiques. «Le FNDC ne représente strictement rien en dehors des partis politiques ! Parmi tous ces partis politiques, il n’y qu’un qui fait 95 % de la troupe : c’est l’UFDG. Même la PCUD (Plateforme des citoyens unis pour le développement dirigé par l’ancien coordinateur du FNDC, Abdourahmane Sano, ndlr) s’est éloignée d’eux. Le Balai Citoyen (de Sékou Koundouno, ndlr) dont vous parlez, a son siège où ? ». Une voix s’est élevée dans la salle pour répondre : « A Kaporo ! »
Piqués au vif, des membres du FNDC n’ont pas manqué de réagir aux différentes sorties médiatiques gouvernementales. « Nous considérons que c’est un simple pantin (Bernard Goumou, ndlr) qui est au service de la junte. Peut-être qu’il a raison qu’il n’y a pas de prisonniers politiques, mais il est évident qu’il y a des prisonniers d’opinions : Oumar Sylla alias Fonikè Menguè, Ibrahim Diallo, Saïkou Yaya Barry. Ce sont des otages du CNRD », répond Abdoulaye Oumou Sow, chargé de communication du Front national pour la défense de la constitution.
Sékou Koundouno n’est pas plus tendre. « Ousmane Gaoual Diallo peut continuer à ravaler ses vomissures, si c’est le prix à payer pour continuer à bouffer des deux mains et même des deux pieds, a-t-il asséné. Mais rien n’arrêtera la marche du FNDC. La nébuleuse n’a d’autre choix que de rendre le pouvoir qu’il a usurpé ».
A propos du dialogue politique inclusif, Bernard Goumou révèle que Mamadi Doumbouya lui a « demandé, en tant que Premier ministre, de tendre la main à ceux qui hésitent encore à venir autour de la table. Il m’a demandé d’aller les chercher pour qu’on discute. La solution à nos problèmes ne peut être trouvée que par les Guinéens. L’essentiel est qu’à la fin de cette transition, tous les Guinéens soient unis autour d’un idéal commun ».
Pas évidant de construire l’unité par des passes d’armes.
Yacine Diallo