Le 21 septembre, en marge du sommeil des Nations Unies chez les Amerloques, Umaro Sissoco Embalo, prési bissau-guinéen et prési en exercice de la CEDEAO, a accordé un entretien à nos con(.)frères de France24 et de Rfi. Il a affirmé, à propos de la durée de la transition guinéenne, qu’il avait obtenu auprès des autorités du CNRD, un « consensus que l’on ne peut pas dépasser les 24 mois ». Et « que pour la Cédéao les 36 mois ne sont pas négociables ». Le 22 septembre, il doit se tenir un sommeil des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur la Guinée et le Mali à New York. Le 22 septembre à Cona-cris, dans un message vidéo, le Colonel Amara Cas-Marrant, ministre secrétaire gênant de la Présidence de la Roue-publique et porte-voix de la Présidence, peu loquace ces derniers temps, a cru bon de répondre au Prési Embalo. Coup sur coup. Morceaux choisis :
«Nous avons suivi la sortie médiatique du Président de la conférence des chefs d’Etat aujourd’hui sur les ondes de RFI. Avant tout, nous regrettons cette sortie solitaire irresponsable et inappropriée à l’égard du peuple souverain de Guinée. Comme vous le savez tous, la fonction de Président de la conférence des chefs d’Etat est d’une grande exigence, et ne voudrait pas que l’on estime que ce statut donne le droit de parler et de décider en lieu et place de ses pairs avant même de les avoir consultés.
Depuis son arrivée à la tête de cette institution respectable, le président Embalo s’illustre dans ses prises de positions personnelles au mépris de ses homologues Présidents. D’abord, le bon sens et le respect de notre sous-région voudraient que l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la CEDEAO en dehors des terres d’Afrique de l’Ouest (…)
Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion, l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne voulons pas porter cette honte (…) Le temps est venu de dire ce qui a été dit en Guinée, ce qui est archi-faux et décousu de tout sens. Ce dont il a été question, dans les échanges, est le contenu du chronogramme de la Transition (…)
La démarche du président Embalo procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée. Ça ne marchera pas ! (…) Qu’est-ce qui nous a été proposé pour une sortie de transition, à part le calcul arithmétique de jour et de mois ? La situation guinéenne n’est-elle pas la résultante de l’inaction et du mutisme de la CEDEAO dans l’accompagnement de fait dans la violation de la constitution ? Nous assimilons cet acharnement au fait que les actions de rectification institutionnelle en cours dans notre pays soient du mauvais goût pour certains qui voudraient nous replonger dans les erreurs du passé (…)
Au sujet des sanctions pré-proclamées, nous répondrons que ce n’est pas une surprise venant du président Embalo. Nous regrettons ses propos qui s’apparentent à de l’arrogance contre notre pays et un dictat aux autres chefs d’Etat de la CEDEAO. Ce qui reste sûr, les prises de position du Président Bissau-guinéen ne seront pas de nature à détériorer les relations historiques, séculaires et fraternelles entre nos deux peuples (…)
Nous voulons à cette période cruciale pour notre pays, pouvoir compter sur l’accompagnement de tous nos partenaires sous l’égide de nos frères de la CEDEAO.»
Mamadou Siré Diallo