Le 6 septembre, Makalé Traoré, leader du Parti de l’action citoyenne par le travail (PACT), a exprimé ses inquiétudes sur la situation de la Guinée. Elle était l’invité de nos confrères de FIM FM, dans l’émission Mirador, pour dresser le bilan d’un an de gouvernance du CNRD (Comité national de rassemblement pour le développement).
L’invitée n’a pas manqué d’interpeller le colonel Mamadi Doumbouya sur la « gravité de la situation. Nous sommes inquiets, la majorité de Guinéens est aujourd’hui dans un questionnement profond. La Guinée est en crise. Il n’y a pas de consensus sur la façon dont la transition est conduite. Il y a de violences, de morts, d’arrestations. Plusieurs leaders sont absents du pays. Les Guinéens sont déboussolés. Si rien n’est fait, il y a un risque de conflit ouvert, voire d’affrontement. Ce qui compliquerait davantage notre situation déjà difficile ». Et d’encourager le chef de la junte à privilégier un dialogue franc et inclusif, faute de quoi, il serait tenu responsable de l’échec de la transition.
« Je vous l’ai déjà dit le 14 septembre 2021, au Palais du peuple, que le pouvoir est très dangereux, rappelle Makalé Traoré. Vous avez entrepris des reformes importantes, vous les voulez au nom et au service des Guinéens. Mais on ne réussit rien durablement dans l’adversité absolue. Je vous demande de prendre l’initiative personnelle et volontaire pour une dynamique de dialogue sincère et inclusif qui peut induire un apaisement politique, économique et social. Il n’est jamais trop tard pour bâtir les conditions d’une transition dont la réussite demeure la préoccupation de tous les Guinéens ».
Makalé Traoré rappelle également que le conflit est épuisant et au final il n’y a pas de gagnants. « Je demande au colonel de donner de la voix aux colombes de la paix, de redonner de l’espoir aux Guinéens. J’ai la faiblesse de croire encore que le colonel est de bonne foi. Nous sommes en crise, les responsables doivent prendre leur responsabilité. Qu’il se rappelle qu’on l’a applaudi, qu’on l’a porté dans nos cœurs. Quand on est président de la transition, on est corset. Ce corset-là, il faut le maintenir en rassemblant les Guinéens. Aucun guinéen n’est contre lui. Qu’il accepte l’introspection, d’avancer avec les Guinéens. S’il n’est pas avec le peuple, il ne peut pas avancer comme il le souhaite », prévient le leader du PACT à au leader du CNRD.
Kadiatou Diallo