Mamadou Samba Sow, alias Baba Samba reggae man guinéen, ou a répondu à l’appel du Créateur le dimanche 16 octobre. C’est à Bamako au Mali où il séjournait depuis peu pour préparer son troisième album qu’il a tiré sa révérence après trois jours de maladie. Lundi 17 octobre, il a été rapatrié en Guinée, accroché sur le toit d’un taxi.
Ami, l’artiste Singleton surpris et indigné : « C’est comme ça que les talents partent sans soutien. A mon réveil, j’ai apris la mauvaise nouvelle sur Internet. Personne ne m’avait appelé pour m’informer. C’est sur la page de Benedi-records (ancienne maison de production des deux artistes) que j’ai appris qu’il a rendu l’âme. J’ai appelé Benedi pour savoir réellement si c’est vrai. Il m’a confirmé que Baba Samba a rendu l’âme à Bamako ».
Les images de son cercueil sur le porte-bagage, d’un Renault-21 ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont heurté la sensibilité de plus d’un, suscitent une grande indignation chez le public guinéen sur la toile. Baba Samba était d’un apport dans le divertissement de la jeunesse et la promotion de la musique guinéenne. « C’est une honte nationale. Son corps méritait d’être rapatrié par avion ou tout au moins dans une ambulance ». (un jeune internaute).
En direct sur son compte Facebook, le jeune promoteur Amadou Linsan : « C’est bel et bien le corps de l’artiste Baba Samba qui est embarqué sur ce véhicule qui a bougé ce lundi 17 de Bamako pour Conakry. Malheureusement l’ambassade dit qu’il n’a pas les moyens et le ministère de la Culture traîne le pied pour trouver au moins un billet d’avion pour rapatrier le corps par vol. Ce sont les ressortissants guinéens basés au Mali et ma structure POTHAL PROMOTION de Bamako qui ont contribué physiquement, moralement et financièrement au rapatriement du corps ».
L’artiste guinéen Sms Tueur de Scène s’indigne : « Trop triste qu’on embarque le corps d’une telle légende urbaine en voiture et pas en avion. C’est un manque de respect qui fait que la culture guinéenne n’évolue pas… C’est décourageant pour nous, artistes. Les responsables de la culture disent qu’ils sont là pour les artistes, en vrai, ils sont là pour nous mettre des bâtons dans les roues. Ils s’intéressent à toi que pour gratter ton buzz ou pour profiter de ta réussite ».
Dès l’annonce du décès de Baba Samba, le comédien Mamadou Thug et conseiller au CNT a lancé cet appel aux autorités : « Nous sollicitons du ministère de la Culture, du tourisme et de l’artisanat la prise en charge du retour de la dépouille de notre Baba Samba de Bamako pour Conakry afin qu’on puisse lui rendre un dernier hommage mérité ». Les services de Bill de Sam ont fait la sourde oreille, même pas un communiqué ni publication sur les réseaux sociaux pour les condoléances à la famille éplorée ou culturelle.
Baba Samba, dont le corps doit regagner la terre de ses ancêtres ce mardi 18 octobre, laisse derrière lui un grand héritage. Deux albums et plusieurs singles. Le premier opus intitulé « Allah Sembè » paru en 2011 le révèle au public mélomane. Longtemps absent de la scène, il tente un retour le 17 mars 2018, avec un second album (Mon honneur) dont le concert-dédicace se solde par un échec. Snobé par le public, il décide de reporter l’événement. Sa voix qui se démarque, son style musical et sa créativité ont fait de lui un artiste unique en son genre. En 2022, il décide de relancer sa carrière, il s’installe au Mali. Le destin…
Abdoulaye Pellel BAH