C’est une énième preuve de port d’arme à feu par les farces de l’ordre dans la répression des manifs à Cona-cris. Une vidéo et des photos montrant un agent armé d’un pistolet en train de tirer lors de la manif du 20 octobre du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Après deux jours de heurts (20 et 21 octobre), on a déploré quatre morts.
Mercredi 26 octobre, sur la Télé-bidon nationale, le pro-crieur général près la Cour d’Appel de Cona-cris, Yamoussa Conté pointe du doigt le margis-chef, Ibrahima Baldé. Il a été arrêté et identifié dans la vidéo ayant fait le tour des réseaux sociaux.
«Les enquêtes diligentées à cet effet ont permis l’interpellation du margis-chef, Ibrahima Baldé, matricule 45 688/G en service à l’Escadron de la gendarmerie mobile d’intervention numéro 2, posté à cette occasion à Bambéto-Magasin. Apparaissant sur les images et les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, en possession d’une arme de marque TT30 », indique le pro-crieur général.
Autopsies, causes de décès
En parallèle, Yamoussa Conté a livré les résultats de l’autopsie effectuée à l’hosto Ignace-Deen sur quatre corps de manifestants fauchés lors de la manif du FNDC du 20 octobre. Mamadou Moussa Barry, 23 ans, selon les toubibs avait un traumatisme céphalique causé par arme à feu. «Il a rendu l’âme à la suite d’un arrêt cérébral», explique le pro-crieur. Chauffeur de profession, marié à une femme, Mamadou Moussa Barry a été fauché à CBA-Rail, commune de Coyah, le 20 octobre à 18 heures.
Amadou Bah, 45 ans, avait un traumatisme causé par arme blanche au niveau du flanc droit. Son décès est causé par une éviscération hémorragique. Vendeur de café, il est tombé le 21 octobre à Hamdallaye, commune de Ratoma. Amadou Bah est marié à une femme et père de quatre enfants.
Thierno Bella Diallo, 16 ans, souffrait d’un traumatisme thoracique par arme à feu, précise le pro-crieur qui indique que sa mort est due à un choc hémorragique. Il est décédé lors d’une échauffourée entre farces de l’ordre et manifestants, le 20 octobre au quartier Koloma, à 17 heures. Il jouait au ballon.
La quatrième victime citée par le pro-crieur est Amadou Oury Sow, 12 ans. Il avait un traumatisme balistique au niveau du thorax gauche, avec un orifice sorti au niveau de l’omoplate, a expliqué Yamoussa Conté. Son décès est causé par un amphi céphalo pulmonaire. Il a été fauché à Cosa, commune de Ratoma, le 21 octobre.
Yamoussa Conté jure, la main sur le palpitant, que justice sera rendue dans un délai raisonnable. Amen !
Le cas-ci du margis-chef, Ibrahima Baldé, agent armé dans les unités de maintien d’ordre lors du maintien des manifs, s’ajoute à celui du capitaine Kaly Diallo, accusé de meurtre d’un manifestant en 2016 à Bambéto. Condamné à dix ans, Kaly Diallo avait été acquitté en 2021 par la Cour d’Appel. Ces cas, bien qu’étant comme une goutte d’eau dans l’océan, illustrent que les farces de désordre ne sortent point mains nues lors du maintien d’ordre à l’occasion des manifs.
Yaya Doumbouya