Après la France, la Suède et le Royaume-Uni, la Côte d’Ivoire a annoncé un retrait de ses troupes déployées au Mali dans le cadre de la Minusma, la mission onusienne pour la stabilisation de la région. Au total, 900 casques bleus ivoiriens vont quitter progressivement le territoire malien d’ici août 2023.

La Côte d’Ivoire « confirme le retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la Minusma », peut-on lire dans un courrier rédigé par la mission permanente de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU et adressé à Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies.

Les derniers soldats ivoiriens quitteront le territoire malien en août 2023, sans être relevés.

Le texte précise également que « la relève de la compagnie de protection basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d’état-major et des officiers de police prévus respectivement en octobre et novembre 2022 ne pourront plus être effectués ».

Contexte

Ce retrait intervient alors que les relations diplomatiques entre le Mali et la Côte d’Ivoire se sont considérablement dégradées depuis l’affaire dite des « 49 militaires », des soldats arrêtés et placés aux arrêts à Bamako le 10 juillet dernier.

Si trois d’entre eux ont été libérés, 46 sont toujours détenus au Mali, accusés par la justice malienne de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ». Le pouvoir malien les soupçonne par ailleurs d’être des « mercenaires » qui avaient pour mission de déstabiliser le pays.

De son côté, la Côte d’Ivoire a toujours réfuté ces accusations, assurant que ces soldats étaient appelés en opération de soutien logistique à la Minusma.

Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali depuis le 28 juillet, mais les négociations n’ont toujours pas permis d’aboutir à un règlement de cette affaire.

 François Hume-Ferkatadji, Rfi Abidjan