C’était dans les tuyaux, c’est désormais officiel. Le ministre Yaya Show a sauté de son poste de ministre des Transports et des Infrastructures. Il est soupçonné d’avoir versé dans une magouille liée à un partage de lots de marchés de curage de caniveaux de Cona-cris. Son limogeage a été officialisé dans la nuit d’hier 17 novembre. Patrice Toupou, sécréteur général, Cheick Ahmed Tidiane Camara, chef de cabinet, Demba Kourouma, conseillé principal, Rodrigue Georges Loua, conseillé juridique, Aly Condé, dirlo général du Fonds d’Entretien Routier (FER), Sâa Yolandé Camara, dirlo national de l’Entretien routier, Bangaly Kourouma, responsable des marchés publics, impliqués, eux-aussi dans le scandale, ont été tous débarqués. Le désormais ex-ministre n’a jamais reconnu les faits. Il accuse plutôt Saa Yolandé qui, suspendu il y a quelques mois pour d’autres soupçons, chercherait, avec « l’appui du Premier ministre », à se venger.

L’affaire devant la justice

Les choses se sont accélérées ces dernières 24h. Jusque-là suspendu, le sort du ministre Yaya Show n’était pas totalement scellé. Mais dans la journée du 16 novembre, avant même son limogeage, le ministre de la Justice, garde des Sceaux avait instruit au Pro-crieur général près la Cour d’appel de Cona-cris d’engager ou de faire engager des poursuites judiciaires contre Yaya et les sept autres, pour « Corruption et détournement ». Selon le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, ces faits tels que décrits, sont « constitutifs d’infraction présumée à la loi pénale contre lesquels, la politique pénale du gouvernement doit être mise en exergue pour élucider les circonstances dans lesquelles les personnes mises en cause ont agi sous réserve de la présomption d’innocence et surtout déterminer la responsabilité pénale, personnelle ou individuelle dans l’intérêt de la consolidation de la moralisation de la vie publique».

Les personnes concernées ont été déjà entendues par des agents de la Direction centrale des investigations judiciaires dans le cadre d’une simple enquête administrative. Mais cela n’a pas empêché la CRIEF de s’intéresser à l’affaire.

Yacine Diallo