Lundi 21 novembre, 21e journée du procès des massacres du 28 septembre 2009. Mamadou Aliou Kéïta, poursuivi pour viol, s’explique. Cet agent de police judiciaire, margis-chef au moment des faits, est en détention préventive depuis 9 ans. Il a nié les faits qui lui sont reprochés : «Je n’ai jamais violé une femme». Il a révélé s’être rendu au stade du 28 septembre dans le cadre du maintien d’ordre.
Il explique au juge que lui et ses collègues gendarmes n’ont même pas perdu du temps sur le lieu du drame : «J’ai reçu l’ordre de lancer un gaz lacrymogène. Dans mes manœuvres, l’arme s’est cassée. Je n’y arrivais plus, mon chef m’a grondé, mais l’arme était gâtée. Il a essayé lui aussi, mais a trouvé que l’arme était effectivement gâtée. Il a alors demandé de replier. Là où nous étions, deux journalistes étaient en détresse, le commandant nous a donné l’ordre de les envoyer au haut commandement de la gendarmerie. Nous sommes par la suite allés à l’escadron numéro 1 de Kaloum pour changer le FLG (fusil de lance grenadier), il n’y en avait pas. Il fallait une réparation. Vers 11 heures, deux pick-up sont entrés à l’escadron. Nos amis nous ont dits que la manifestation était terminée. J’y suis resté jusqu’à 17h, je suis rentré chez moi à Hamdallaye».
Sur l’accusation du viol, Mamadou Aliou Kéïta dira que ce sont des allégations mensongères : « Ma maitresse, Mariama Diallo dit Lina est venue me dire qu’une de ses tantes dit que je l’ai frappée. Le lendemain, je me suis me rendu à leur domicile pour demander à la dame : « J’ai trouvé que la femme était couchée, on l’a réveillé je lui ai demandé si ce qu’elle a dit à Lina est vrai. Elle n’a pas répondu, je suis rentré ».
Mamadou Aliou Keita n’a été arrêté qu’en 2013 entendu au PM 3 puis au tribunal avant d’être écroué à la Maison centrale. Margi chef à l’époque, l’accusé répond aux questions du procureur. Il persiste et signe qu’il n’a jamais violé que son éducation ne le permet pas.
Ibn Adama