Après avoir expliqué sa version des faits sur les crimes du 28 septembre 2009, à la barre, assis, Col. Abdoulaye Chérif Diaby a répondu aux questions du procureur. Au cours de son interrogatoire ce 14 novembre, le procureur a demandé au ministre de la Santé de la junte du CNDD version Capitaine Moussa Dadis Camara ce qu’il sait des disparus. En tant que ministre de la Santé, étiez-vous informé qu’il y a eu des citoyens dont les corps ont disparu ? « Non, je l’ai appris par voie de presse, bien après la restitution des corps ».
Quand vous l’avez appris, en tant que ministre, n’étiez-vous pas préoccupé ? «Je me suis intéressé, parce que j’ai posé la question de savoir est-ce qu’il y a eu des serrures cassées. On m’a répondu : non ». Le procureur cite le PV de l’ancien ministre de la Sécurité qui avait dit qu’il y avait 22 corps au camp Samory. N’étiez-vous pas au courant ?, lui questionne-on. L’ancien ministre de la Santé à la barre a répondu : « Non, monsieur le procureur, je ne suis pas au courant. »
Le procureur d’insister, des corps ont été enlevés des morgues? « Moi-même je suis surpris, parce qu’on ne m’a jamais dit qu’il y a eu serrures cassées. Personne ne m’a informé que des militaires sont allés prendre les corps ».
Abdoulaye Chérif Diaby confirme qu’il y a eu des viols le 28 septembre 2009. « Selon le professeur Namory Keita à qui j’avais confié le dossier il y a eu des femmes violées et violentées. Mais je ne sais pas si c’est au stade et ses environs. Sinon, c’est clair qu’il y a eu des viols », soutient l’accusé Abdoulaye Chérif Diaby, dont l’audition continue au Tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum.
Au moment où nous mettions en ligne, l’audition du Col. Diaby se poursuivait, avec les questions de la partie civile.
Mamadou Adama Diallo