C’est un fait qui sort de l’ordinaire qui s’est produit ce 30 novembre au tribunal de première instance de Mafanco. Alors que les audiences criminelles étaient censées démarrer peu avant 10 heures, les juges ont constaté tout simplement que les prisonniers n’étaient pas sur place. La raison, la réfection de la voirie urbaine de Conakry. La bretelle qui mène au tribunal à partir de la route ‘’Niger’’ étant en réfection, le fourgon transportant les détenus de la Maison centrale n’avait donc aucun passage.

Il n’a même pas pu se frayer un autre chemin dans le quartier à cause des constructions anarchiques. Les gardes pénitentiaires n’ont voulu prendre aucun risque : « Ils ont creusé toute la ruelle sans prévenir quelqu’un, voilà qu’il n’y a aucun passage. Nous ne pouvons pas prendre le risque de dire à un prisonnier de faire le trajet entre la grande route et le tribunal à pieds parce, s’il s’évade nous répondrons à sa place », explique un des responsables des agents de la pénitentiaire à Mafanco.

Pourtant, les parties aux procès étaient pratiquement toutes présentes : ministère public, parties civiles, avocats et même certains parents des accusés. Ils ne manquaient que les détenus. Au bout de deux heures d’attente, décision a été prise de renvoyer la vingtaine de dossiers à la semaine prochaine, probablement mercredi prochain : « Mais c’est au cas où ils finissent de refaire la route».

Parmi les dossiers inscrits au rôle d’audience de ce 30 novembre, il y avait celui concernant l’imam, El Hadj Amadou Barry, accusé d’avoir violé une mineure dans une mosquée à Yimbaya-Tannerie en 2021, mais aussi celui concernant le viol et le meurtre de M’mah Sylla.

Yacine Diallo