Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO se sont réunis en sommet ordinaire à Abuja, le 4 décembre. Umaru Sissoco Embalo, le Président en exercice de l’institution et ses pairs de la région ouest-africaine ont planché sur les transitions en cours: Mali, Burkina Faso et Guinée.

S’agissant de la transition guinéenne, les Chefs d’Etat ont approuvé les 24 mois comme durée, mais qui commencent « immédiatement et non à une date ultérieure », comme le prétendait le Chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya. Les Chefs d’Etat ont aussi exigé un dialogue politique « inclusif » en Guinée ou à l’étranger « s’il faut». Sur ce point, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, pense qu’il n’y a aucune urgence qui justifierait une délocalisation du dialogue hors du pays : «Je pense qu’il faut rester dans le cadre du contexte guinéen. Peu importe où le dialogue se tient, si les Guinéens n’ont pas la volonté de mettre en œuvre les conclusions des dialogues, de renforcer la confiance entre les acteurs, cela ne servirait à rien ». Le transfuge de l’UFDG estime que les conclusions du sommet des Chefs d’Etat devraient plutôt mettre la pression sur l’ANAD, le FNDC-politique et le RPG arc-en-ciel et alliés qui refusent, jusque-là, d’aller autour de la table du dialogue : «La CEDEAO rappelle que le dialogue doit être inclusif. Et c’est beaucoup plus à l’endroit de ceux qui ne sont pas encore autour de la table. Dès le départ, la Guinée avait indiqué que le dialogue allait être inclusif. C’est faire un mauvais procès au gouvernement et au CNRD d’imaginer qu’on ne fait pas d’efforts… Ce n’est pas un dialogue avec Cellou Dalein, Sidya Touré ou d’autres. C’est un dialogue entre organisations politiques. Le fait que Cellou ne soit pas ici ne disqualifie pas l’UFDG. Si elle dit que comme Cellou n’est pas là, l’UFDG ne vient pas, alors en ce moment, c’est l’UFDG qui se disqualifie toute seule. C’est à eux de faire l’effort de dépersonnaliser leurs institutions pour que les questions fondamentales soient autour de la table», déclare le porte-parole.

Pour le moment, l’inter-coalition ANAD-FNDC-politique et RPG arc-en-ciel campe sur sa position : pas question d’aller à un quelconque dialogue tant que certains de ses préalables ne sont pas satisfaits.

Yacine Diallo