En recevant le rapport sur le Cadre du dialogue inter-guinéen (CDI) dit inclusif le 21 décembre, le Colonel Mamadi Doum-bouillant avait clamé que « nous devons continuer à se parler et à dialoguer. » Bien des observateurs y voyaient une volonté du Prési de la transition à « dialoguer » avec le trio ANAD, RPG arc-en-ciel et le FNDC politique qui n’a pas participé au CDI. Le colonel Doumbouya semble avoir relégué ce dialogue-là aux calendes grecques. Dans un décret lu sur la télébidon nationale le 27 décembre, il a créé un « Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen ». S’il a respecté la volonté des trois facilitatrices qui réclamaient ce Comité, le Doum-bouillant fait fi des réclamations du trio. Ce qui risque de crisper davantage la crise et accentuer la méfiance entre le CNRD et ses opposants sociopolitiques sur sa gestion de la Transition. Nous vous proposons ci-dessous les attributions, l’organisation et le fonctionnement du nouveau Comité. Bon appétit !
Chapitre 1 : création et attributions :
Article 1 : Il est créé, sous l’autorité du Premier ministre chef du gouvernement, un Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen.
Article 2 : Le Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen a pour mission de coordonner le suivi des résolutions de dialogue inter-guinéen.
Il est doté d’une autonomie en termes de visibilité sur l’ensemble de la mise en œuvre des résolutions du dialogue inter-guinéen ;
Il est chargé :
-D’élaborer un plan de travail pour le suivi des actions, d’assurer le suivi régulier de la mise en œuvre des résolutions du dialogue inter-guinéen ;
-D’élaborer les rapports périodiques à l’intention de toutes les parties prenantes;
Chapitre 2 : organisation et fonctionnement
Article 3 : le Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen est présidé par le Premier ministre. Il comprend le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le ministre des Affaires étrangères de l’intégration africaine et des Guinéens de l’Etranger, 5 membres du CNRD, 5 représentants des coalitions des partis politiques, 3 représentants de faîtières de la société civile, 3 personnes ressources.
Un arrêté du Premier ministre chef du gouvernement nomme les membres du Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen.
Article 4 : le Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen se réuni une fois par mois par convocation de son président. Il peut également se réunir en session extraordinaire en cas de nécessité. Le Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen peut inviter à ses réunions toute personne, en raison de ses compétences ou de son expertise sur les points inscrits à l’ordre du jour.
Article 5 : Le Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen rend mensuellement compte de ses activités au Président de la transition.
Article 6 : Pour accomplir sa mission, le Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen s’appuie sur un secrétariat technique.
Un arrêté du Premier ministre précisera les attributions, l’organisation et le fonctionnement du Secrétariat technique.
Article 7 : Pour la bonne conduite du Comité national permanent de suivi de la mise en œuvre des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen, les entités suivantes peuvent se faire représenter en qualité d’observateurs : le bureau du Conseil National de la transition, le groupe d’ambassadeurs de la CEDEAO accrédités en Guinée et de représentants de la Communauté internationale en Guinée
Article 8 : Prenant en compte leur moralité, neutralité et expertise et compte tenu de l’importance du rôle qu’elles ont joué tout au long du dialogue inter-guinéen, les trois facilitatrices nommées par arrêté sont chargées de veiller au respect des modalités pratiques de mise en œuvre des résolutions du dialogue inter-guinéen, de faciliter la bonne communication entre les parties prenantes, de faciliter un dialogue permanent entre les parties prenantes et de jouer le rôle de rapporteurs.
Chapitre 3: disposition finale :
Article 9 : Les dépenses liées au fonctionnement du Comité sont imputables au budget de la Primature au titre d’une allocation spéciale.