Dans le cadre de la commémoration des 16 jours d’activisme pour l’élimination des violences basées sur le genre (VBG), Catholic Relief Services (CRS) Guinée a organisé une série de formation et de renforcement des capacités à l’intention de son personnel et des acteurs scolaires et universitaires pour lutter contre le phénomène en Guinée. L’objectif pour l’organisation était de sensibiliser sur deux thématiques à savoir la masculinité positive et les techniques de recherche d’emploi en vue de faire des participants à ces différentes formations des acteurs engagés de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) au sein des communautés guinéennes. Les activités ont démarré en différé le 09 décembre et sont poursuivis jusqu’au 20 décembre 2022 au sein des universités de Conakry et Kindia ainsi que dans les écoles des régions abritant les différents bureaux régionaux de CRS Guinée. 

A l’occasion de cette commémoration, les initiatives visant à prévenir et éliminer toutes formes de violences contre les femmes sont nombreuses à travers le monde, en Afrique mais aussi en Guinée. En 2020, le Programme Pays du CRS a réalisé plusieurs formations pour son personnel sur les préjugés de genre inconscients et les fondements sur le genre. Des sessions d’orientation et de sensibilisation sur les violences basées sur le genre ont été également réalisées pour le staff de CRS et des communautés dans lesquelles l’ONG intervient. Cette occasion est mise à profit, pour renforcer sa politique en matière de genre qui constitue le volet stratégique de sa politique d’intervention en Guinée.

Cette année, des actions ont été entreprises par Catholic Relief Services. Il s’agit notamment, de la mise en place d’un Comité genre en vue de renforcer la prise en compte du genre au sein de l’agence. Avec l’appui technique du point focal genre du Programme Pays, le mandat conféré audit Comité a été de mettre en œuvre les activités planifiées pour la FY2023 ; prendre des initiatives visant à promouvoir l’égalité de genre en collaboration avec le RH et le PF Genre et le lien avec la stratégie globale genre 2020-2030 de CRS ; renforcer la prise en compte du genre au sein du CP ; faire une analyse genre ou identifier les inégalités de sexes au sein du CP et les partenaires de CRS à la période Q3 de la FY2023 ; élaborer un plan d’action sur l’égalité des sexes du CP pour la FY 2024, budgétiser et le mettre en œuvre en collaboration avec le PF Genre ; assurer le rôle de la PF Genre en cas d’absence de celle-ci.

Ainsi, pour la commémoration des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre en communion avec le thème international « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles », le Comité a procédé à l’identification d’une série d’activités réalisées dans les régions de Conakry, Mamou, Faranah, Kankan, N’Zérékoré et Kindia. L’objectif principal du projet est de contribuer à la réduction des violences basées sur le genre, en vue de promouvoir un environnement social et professionnel favorable à l’épanouissement des hommes et des femmes, notamment des couches les plus vulnérables.

Le 9 décembre le Programme Pays a organisé une formation pour le personnel de Catholic Relief Services, sur les notions de masculinité positive qui est définit comme l’ensemble des caractères spécifiques, ou considérés comme tels, de l’identité des hommes en relation avec les différents modèles qui prévalent dans un contexte donné à un temps donné. Tiranké Camara, chargée des organisations de la société civile au compte du projet C19M à CRS Guinée, était l’une des formatrices. Selon elle, les VBG sont l’une des priorités de CRS, qui s’inscrit au deuxième objectif de sa stratégie genre.  « Nous avons voulu nous attaquer aux facteurs qui aggravent les VBG et l’un de ces facteurs n’est rien d’autre que la dépendance financière des femmes. Apporter notre grain de sel en planifiant une activité en faveur des étudiants sortants dans les universités Mercure International, Kofi Annan de Guinée et également l’université à Kindia. Ces formations vont permettre de renforcer les capacités de ces jeunes filles sur les techniques de recherche d’emploi et d’employabilité afin de les outiller sur le marché d’emploi pour facilement et rapidement décrocher un emploi qui leur permettra d’être autonome ».

Selon Fanta Hélène Tounkara, présidente fondatrice de l’ONG, Femmes et filles pour le développement durable (FFDD) « il est plus que primordial de sensibiliser les hommes sur la masculinité équitable/positive, parce qu’aujourd’hui quand on parle de VBG, certes il y a des avancées, mais ce qui reste à faire est encore énorme. Donc, il faut l’implication des hommes, parce que, ajoute-t-elle, ce combat n’est pas celui des femmes exclusivement (…) Ce que les uns et les autres ignorent, c’est que l’égalité de sexe ne doit pas supprimer la différence entre homme et femme et la différence de sexe ne doit en aucun cas être un problème pour faire ce que l’on veut. Il n’y a pas de métier attribué spécifiquement à l’homme ou à la femme. Donc, les femmes peuvent faire tout ce que les hommes font et vice versa », lance-t-elle.

Dans la même dynamique, CRS a animé aussi une conférence débat dans les Universités Mercure International, sise à Kipé et à l’université de Kindia. Une centaine d’étudiants ont été outillés sur le développement personnel, les techniques de recherche d’emploi, l’entrepreneuriat et sur la masculinité équitable/positive.

« Nous avons lancé cette initiative, pour sensibiliser les élèves et les étudiants sortant dans les universités de Conakry et Kindia sur les VBG. C’est aussi une façon de les outiller sur les méthodes qui sont mises en place au niveau national et international pour lutter contre les VBG et comment éradiquer ce fléau, devenu récurrent dans notre société », a expliqué dame Augustine Koumala Boubane, chargée du partenariat et du renforcement des capacités des organisations locales, point focal Genre de CRS.

Dame Tounkara Mariam Diallo, fondatrice du complexe scolaire Saint-Georges et de l’Université Mercure International pour sa part, s’est réjouie du choix porté sur son établissement. « J’ai un sentiment de joie et de reconnaissance pour le choix porté à notre institution. Le choix de CRS porté sur l’université Mercure International, n’est pas fortuit, je crois (…) Nous sommes d’autant plus heureux de vous recevoir. Ce que vous êtes en train de faire est complémentaire à ce que nous faisons tous les jours pour faire de ces jeunes des acteurs de changement positif de nos sociétés ».

Pour le chef service de la scolarité de ladite université, Ibrahima Sory Bah, rencontrer les universitaires afin de les préparer sur les techniques de recherche de l’emploi est plus que salutaire. « Cela peut également éviter aux jeunes filles d’être abusées dans les entreprises. Pour nous, ces 100 jeunes qui ont bénéficié de cette formation sont des ambassadeurs, ils vont également à leur tour, soit dans leurs familles, soit dans leurs quartiers, essayer de sensibiliser leurs proches. Et sur les réseaux sociaux, chacun fera une campagne de communication. Des activités pareilles, nous les apprécions et les intégrons dans ce que nous faisons au quotidien au sein de notre établissement ».

Au terme de l’activité, plusieurs étudiants à majorité des filles ont bénéficié de cadeaux de la part de CRS. Par ailleurs, d’autres formations sur la masculinité positives se préparent dans les écoles des régions abritant les bureaux régionaux de CRS. Il s’agit des régions de Kindia, Mamou, Faranah, Kankan et N’zérékoré. Pour rappel, Catholique Relief Services (CRS) est une organisation internationale américaine créée en 1943, par la conférence épiscopale catholique des Etats-Unis d’Amérique. Présent en Guinée depuis l’an 2000 sur invitation de l’église Catholique à travers le Cardinal Robert Sara et le Gouvernement guinéen, il appuie les efforts du gouvernement en soutenant les communautés vulnérables à travers des interventions dans différents domaines, notamment la santé, la consolidation de la paix, le WASH, la migration irrégulière, les projets d’urgences, l’éducation et l’agriculture. CRS collabore avec des institutions internationales, des organisations de la société civile, le secteur privé, mais aussi avec le ministère de la Santé à travers le Programme National de lutte contre le paludisme (PNLP), le Bureau des Stratégies et Développement (BSD/SNIS), la Direction Nationale de la Santé Communautaire et de la Médecine Traditionnelle (DNSCMT) et la Direction Nationale de la Pharmacie et des Médicaments (DNPM).

Kadiatou Diallo