Pour une fois, je ne vous parlerai pas de choses graves. Le Maroc a gagné son quart de finale, et la presse s’extasie sur la progression de l’Afrique du football. C’est vrai, quoique la vérité soit un peu plus complexe: c’est plutôt l’extension de la mondialisation- qui avait depuis longtemps, atteint les spectateurs – au domaine des acteurs du sport.

Une bonne partie des joueurs marocains jouent en Europe ou ont été formés par des entraineurs européens. Certains sont binationaux. L’entraineur lui-même, né et ayant été élevé en France, est binational, et l’équipe qu’il dirige depuis peu a été longtemps sélectionnée et entrainée par des coachs européens. Mais là n’est pas la question intéressante

Comme tout le monde le sait, l’entraîneur n’a pas seulement un rôle technique ; il a la responsabilité de la force morale ou psychologique de son équipe. D’après tous les observateurs, il a pleinement réussi dans ce rôle difficile. Quel est son secret ? Il a invité les mères des joueurs à venir entourer leurs fils. Comme quoi dans ces sociétés, que seuls les Occidentaux jugent patriarcales, les mères ne comptent pas pour rien.

Bernard Cesari