Le 14 décembre, le Premier ministre Bernard Goumou s’est prêté au rituel de la présentation de la politique générale du gouvernement devant les conseillés du Conseil National de la Transition (CNT), sis au Palais du peuple. Devant les CNTêtards, des ministres, diplomates accrédités, le PM a fait le bilan des 14 mois de gestion de la junte et les perspectives en vue non seulement d’assainir la gestion publique, mais aussi d’œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Parlant des réalisations du gouvernement de la transition, Nanard Goumou a été loquace. Il a cité entre autres : la promulgation de la Charte de la Transition et son Chronogramme ; l’installation du Président de la Transition par une cérémonie de prestation de serment et la mise en place des organes de la Transition : CNRD, Gouvernement et CNT. En ce qui concerne la lutte contre la corruption et le détournement des derniers publics, le PM a indiqué qu’il y a eu la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Résultat : 150 personnes inculpées, 4 dossiers jugés, 35 milliards en caution à la BCRG en valeur vénale, 63 dossiers en instance, plus de 1 200 dossiers enregistrés dans les juridictions ordinaires au titre des audiences criminelles et correctionnelles.

Dans son laïus, Bernard Goumou a affirmé aussi que la lutte contre l’impunité est l’un des chantiers de son gouvernement. D’où l’organisation et le démarrage effectif du procès du 28 septembre 2009, après 13 ans d’attente et pour lequel un tribunal ad hoc a été construit et équipé, le Conseil Supérieur de la Magistrature renouvelé. Le Premier ministre a déclaré que la réconciliation nationale est une préoccupation du CNRD, c’est pourquoi les Assises nationales ont été organisées, le cadre de dialogue inclusif mis en place. «L’élaboration du Chronogramme de la Transition en 24 mois, entériné par la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays de la CEDEAO ; le démarrage du processus de Recensement général de la population et de l’Habitat.»

Perspectives

Bernard Goumou dit que le Programme de Référence Intérimaire (PRI) dont les grands axes sont : Apporter un soutien à l’activité et aux ménages à travers la mise en œuvre du Plan de Relance Economique (PRE) déjà élaboré, va porter le taux de croissance de notre économie à environ 5,7% du PIB en 2023 et 6,4% en 2024. Il permettra de stabiliser le taux d’inflation à 10,3% en 2023 et 9,3% en 2024. Selon lui, le budget de l’Etat dans son volet dépenses totales se situera à 36 050 milliards GNF en 2023 dont 15 285 milliards en dépenses d’investissement, soit 44%. « Il faut noter que pour la mise en œuvre du chronogramme de la transition, 97 milliards GNF seront affectés au recensement général de la population et 400 milliards GNF à la préparation des élections. Exceptionnellement, 130 milliards seront affectés à l’assainissement et 1 200 milliards GNF aux services déconcentrés. Notre déficit budgétaire s’établira autour de 4% du PIB pour les deux (2) prochaines années permettant ainsi de dégager un espace budgétaire en vue du financement soutenable de nos politiques sociales et infrastructurelles. Le déficit sera financé par les emprunts à taux concessionnels, afin de contenir l’endettement public à un niveau soutenable pour l’Etat et pour l’économie (préserver des taux d’intérêt faibles pour les investissements privés) ; l’apurement de la dette intérieure sera favorisé par la politique de relance de notre économie et le renforcement de l’employabilité à travers l’activité et les emplois créés par nos entreprises ;  la qualité et le niveau des dépenses des secteurs de la santé et de l’éducation seront améliorés et devraient atteindre à moyen terme respectivement 13% et 15% du total des dépenses budgétaires, conformément aux engagements internationaux pris par la Guinée ; un niveau minimal de 10% des dépenses du budget de l’État en faveur du développement ». Et tout et tout !

Ibn Adama