La sous-préfecture de Sangarédi, préfecture de Boké, est une zone d’exploitation minière par excellence. Elle dépend fortement de la rente minière. Seulement voilà, les mines vont finir un jour. C’est pourquoi, l’association Kakandé Fashion veut anticiper, pour sensibiliser les jeunes à prendre conscience de l’après exploitation minière.
Au cours d’une conférence sur le thème «Sangarédi après l’exploitation minière», l’association s’est réunie à la maison de la jeunesse, pour débattre de la question. Tous sont d’accord que cette ville minière est vulnérable, puisqu’en matière de développement, elle dépend des sociétés minières notamment en matière de fourniture d’électricité, d’eau et autres infrastructures. Aussi, l’économie est adossée à l’exploitation minière, d’autant plus que le peuplement de la localité est lié à la bauxite.
Préoccupé de cette situation, Houdi Bah, maire de Sangarédi est néanmoins optimiste : « Nous devons être positifs dans nos têtes qu’après les mines, Sangarédi va s’en sortir. Nous devons réfléchir sur les voies et moyens de la survie de notre ville. Pour cela, nous, autorités communales, nous devons prendre conscience ainsi que la jeunesse. La question préoccupe tout le monde. La jeunesse et l’élite doivent se battre, se préparer après les mines, pendant l’exploitation ». Il a rappelé les efforts fournis dans ce sens.
C’est maintenant ou jamais que les habitants de Sangarédi doivent prendre leurs responsabilités, pour éviter le syndrome Fria, a indiqué le directeur de l’ONG Action Mines Guinée, Amadou Bah, en même temps conférencier. Il a invité la jeunesse de Sangarédi à réfléchir sur des activités génératrice de revenus, notamment, l’agriculture, le tourisme, les start-up, la technologie, la culture, l’élevage… une économie diversifiée où l’agriculture est le moteur. Dans une zone minière où les projets sont en perpétuelle extension, l’agriculture peut-elle prospérer ? Le conférencier répond que le Code des collectivités est clair : chaque localité doit avoir un plan de gestion environnemental. Amadou Bah ajoute qu’il restera forcément des zones agricoles dans la sous-préfecture de Sangarédi.
« Sangarédi doit vivre après les mines », insiste un spécialiste d’énergie, résidant à Sangarédi-centre. Il pense qu’on peut créer un hub à partir duquel se fera la production des énergies renouvelables notamment le solaire, pour la transformation des produits locaux.
Ibrahima Sory Kourouma, responsable de projet à Action Mines Guinée a invité à lire les conventions qui ont amené les sociétés dans leur localité, pour éviter l’amalgame entre la responsabilité de ces entreprises et celle de l’Etat. « Parce que souvent, on demande trop aux sociétés.»
Certains participants pensent qu’il faut inculquer une bonne éducation financière aux communautés qui reçoivent des centaines de millions de francs guinéens, à l’issue des compensations.
Mamadou Adama Diallo