Selon le confrère Jeune Afrique, le Trésor américain a publié le 9 décembre une liste de plus de quarante personnalités visées par des sanctions pour des faits de corruption et de violations des droits de l’homme. Parmi les cibles de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), l’organisme de contrôle financier du Département du Trésor, figure l’ancien président guinéen Alpha Condé. Renversé par le colonel Mamadi Doumbouya le 5 septembre 2021, l’ancien chef de l’État guinéen est accusé « de graves violations des droits de l’homme pendant son mandat ».
Voici un large extrait du communiqué publié sur les violations des droits humains : « L’OFAC désigne Alpha Condé (Condé), l’ancien président de la Guinée, qui a été évincé par un coup d’État en septembre 2021. Sous sa présidence, les forces de sécurité se sont livrées à des violences contre les partisans de l’opposition jusqu’à un référendum constitutionnel en mars 2020 qui a permis à Condé de briguer un troisième mandat. Les violences contre les membres de l’opposition se sont poursuivies tout au long et après l’élection présidentielle guinéenne d’octobre 2020.
Début 2020, Condé a ordonné aux ministres de créer une unité de police pour répondre aux manifestants anti-Condé, par la violence si nécessaire. Les rapports indiquent qu’en 2020, le gouvernement a arrêté et détenu arbitrairement des membres de l’opposition. Autour de l’élection présidentielle guinéenne d’octobre 2020, les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive pour disperser les partisans de l’opposition. Entre autres incidents, les forces de sécurité auraient tiré à balles réelles sur la foule qui s’était rassemblée pour célébrer l’annonce de la victoire de l’opposition de Condé et auraient tiré sur deux mineurs, en tuant un, et en auraient tiré un autre dans le dos alors qu’il s’enfuyait. Après les élections d’octobre 2020, les forces de sécurité auraient tué plus d’une douzaine de personnes, y compris des personnes tuées à bout portant qui ne présentaient aucun danger immédiat pour les forces de sécurité.
Condé est désigné en vertu du décret présidentiel 13818 pour être une personne étrangère qui est ou a été un dirigeant ou un fonctionnaire d’une entité, y compris toute entité gouvernementale, qui s’est livrée ou dont les membres se sont livrés à de graves violations des droits de l’homme liées à son mandat. »
S’agissant de la corruption, la note du Département du Trésor indique que tous les biens et intérêts d’Alpha Condé se trouvant aux États-Unis, en possession ou sous le contrôle de personnes américaines, sont bloqués. Ils doivent être signalés à l’OFAC (Office of Foreign Assets Control) du Département du Trésor des États-Unis.
MSD