L’assemblée générale de l’Union des Forces Républicaines (UFR) s’est tenue au siège du parti à Matam le samedi 14 janvier, dans une ambiance bon enfant. Plus de 2 heures, des militantes et militants dans des T-shirt à l’effigie du président du parti Sidya Touré ont chanté et dansé aux rythmes des musiques dédiées à leur champion. Malgré l’absence de ce dernier, les militants parlent de sa candidature aux prochaines élections. « Qui est notre candidat ? » questionne l’animateur à plusieurs reprises : « Sidya Touré », a répondu en chœur l’assistance qui estime que c’est lui « la solution », comme le veut le slogan du parti. S’ensuit, un contrôle des présents : section par section, fédération par fédération, puis les discours des responsables du bureau exécutif de l’UFR.
«J’ai appris à gérer un pays»
Galvanisé par les cris de la foule, au téléphone, Sidya Touré a souhaité bonne année à ses militants : « Je voudrais faire comprendre à tout un chacun que l’UFR continue son chemin. Ce n’est pas ce qui se dit dans les quartiers et dans les radios qui nous importe. Nous avons commencé ce travail depuis plus de 20 ans pour faire en sorte que le pays avance, qu’il soit mieux géré. Je me suis porté candidat à l’époque et jusqu’à présent, parce que je peux faire le bonheur des Guinéens, j’ai appris à gérer un pays ».
Alliant le français et le soussou, le leader de l’UFR est catégorique, le dialogue ne peut avoir lieu sans les partis politiques les plus représentatifs du pays, qui constituent, selon lui, plus de 90% de la population gunéenne. Il pense que ceux qui disent au CNRD de les écarter sont en train de le tromper. Sidya est prêt pour le dialogue. « Nous ne sommes contre personne. Nous voulons que la Guinée avance ». Il a ouvert la parenthèse Saikou Yaya Barry, secrétaire exécutif du parti qui était allé se soigner en Tunisie mais qui a été récemment vu à Bissau près de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sékou Koundouno du FNDC, Sékou Souapé Kourouma du RPG, lors d’une rencontre avec le président Bissau Guinéen, Umaro Sissoco Embaló. Le président de l’UFR a expliqué qu’après ses soins en Tunisie, Saikou Yaya Barry est allé à Dakar, pour poursuivre sa convalescence en attendant un rendez-vous, trois mois plus tard. Même que Saïkou Yaya n’aille à Bissau, son médecin traitant aurait été consulté. Celui-ci aurait estimé que puisque c’est un vol de 40 min, il n’y voyait aucun inconvénient. Sidya Touré a rappelé que le secrétaire exécutif de son parti a été « injustement arrêté, puis écroué, il n’est pas sur le coup d’une procédure judiciaire normale. Saikou Yaya n’a pas volé l’argent, il est libre de ses mouvements. Ce n’est pas une question de fuite. Quand il aura fini ses soins, on appréciera s’il va rentrer ou pas. Ce que je vais vous demander, il faut rester constant, il faut rester sur la ligne qu’on a tracée », a lancé le président de l’UFR à ses militants.
Transition en panne
Entouré de ses pairs et devant une foule acquise à sa cause, Ousmane Tolo Soumah, secrétaire général de la jeunesse du parti a dénoncé la gestion de la transition, tout en s’engageant à lutter pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Pour lui, l’année 2022 s’est écoulée avec des perspectives sombres pour le pays : « Les libertés publiques et privées sont confisquées, l’économie en berne avec ses conséquences dramatiques sur le panier de la ménagère, aujourd’hui l’écrasante majorité des Guinéens ne peut pas s’offrir deux repas par jour, la délinquance, la criminalité et l’insécurité ont pris de l’ampleur dans nos quartiers, la démocratie et l’Etat de droit sont piétinés, bref notre pays se meurt à petit feu. La transition dirigée par le CNRD sur lequel nous avons fondé l’espoir est une transition en panne, sans aucune perspective », a-t-il clamé. Ousmane Tolo Soumah dit répondre ainsi « à certains opportunistes qui se sont réunis dans un soi-disant dialogue politique, dans l’intention d’éliminer politiquement des candidats les plus sérieux ». Il argue que Sidya Touré serait le plus apte à diriger la Guinée.
Le jeune républicain a appelé les militants de l’UFR à s’armer de courage, parce que « les anciennes pratiques perdurent, notamment la personnalisation du pourvoir, les détournements de deniers publics, une justice sans boussole, le clanisme et le favoritisme au sommet de l’Etat, l’exclusion, la stigmatisation et la répression contre toutes les voix dissidentes, l’arrogance et le mépris envers les acteurs sociaux politiques. Aujourd’hui, on risque la prison en organisant même une simple réunion. Mais où va-t-on ? Il est donc impératif de continuer la lutte pour la rectification de cette transition. Sinon, la Guinée va droit dans le mur. »
Un hommage a été rerndu à Saikou Yaya Barry qui a séjourné à la maison centrale de Conakry avant d’être évacué en Tunisie pour des soins. Les militants de l’UFR ont également eu une pensée pour Ibrahima Diallo et Oumar Sylla alias Foniké Mengué du Front national pour la défense de la Constitution, détenus plus de 5 mois à la maison centrale, sans aucun procès.
Ibn Adama