Quand l’apatridie se conjugue avec l’impatriotisme, que peut-on reprocher à ceux qui en font une aubaine ? Parler de « françafrique » pour la Guinée est un pis-aller.
Ce pays s’est effondré pour avoir subi ce qui fut pire que toutes les exactions coloniales et impérialistes, en l’occurrence, l’impéritie d’un homme qui, lui, a tout pris pour asseoir un pouvoir qui n’a eu qu’une destination : l’impasse, qu’un seul héritage : la terreur, qu’un seul fondement : le mensonge.

L’indépendance obtenue, ceux qui pouvaient nous éviter d’en arriver à une telle déchéance furent méthodiquement et systématiquement liquidés. Parmi eux, en particulier, Karim Fofana, ingénieur émérite des Mines et des Ponts et Chaussées, sorti major de l’École de Nancy, la plus grande école française d’ingénieur de son époque ; Almamy Fofana, ingénieur hydro-électricien, sorti major de l’École Polytechnique de Lausanne, en Suisse ;
Baldet Oumar dit OERS, l’un des tout premiers ingénieurs noirs et africains diplômés de l’École Polytechnique de France.

Le PDG-RDA lui-même fut liquidé pour lui substituer le « Parti-État » à la dimension de la mégalomanie qui inspira celui qui, se substituant au peuple de Guinée, fut proclamé « l’Homme-Peuple », enfonçant ses racines dans la misère propagée à l’aune des têtes coupées au gré de purges incessantes.

Sidikiba Kéita