Le 20 janvier, l’audition des victimes de crimes de sang sous le régime Alpha Condé a démarré à la Cour d’Appel de Conakry. Une commission d’enquête composée de gendarmes et de policiers a entendu 5 familles, pour cette première journée.
Selon l’avocat de la défense Me Thierno Souleymane Baldé, 260 parents de victimes de crime de sang, de coups et blessures, destruction de biens privés, menaces, sont attendus devant les officiers enquêteurs. « A chaque fois, on va essayer d’avoir un certain nombre de parents de victimes qui vont venir se faire auditionner. A la fin, nous allons continuer avec les différents témoins ». Selon lui, à la fin de l’enquête préliminaire, le dossier sera transmis au doyen des juges d’instruction : « La nouvelle étape consistera à entendre les personnes qui seraient éventuellement coupables soit de délits ou de crimes, afin de déterminer s’ il y a des éléments de preuves suffisants, pour pouvoir les inculper et éventuellement les traduire devant la justice. Ce n’est que le début, le chemin sera long, mais j’ai la conviction que quelles que soient les difficultés, nous allons y arriver. Nous n’allons pas abandonner », soutient l’avocat des victimes.
Il précise que faute de logistique, les auditions se feront les vendredis, mais il laisse entendre qu’il y aura possibilité d’ajouter une deuxième journée.
En 2013, lors d’une manifestation politique, des policiers avaient bastonné à sang Mamadou Kissy Barry, à son domicile du quartier Yattayah-Fossidet. Il souhaite que lumière soit faite. C’est pourquoi, il s’est prêté aux questions des enquêteurs. Pendant deux heures, il a raconté son calvaire. « Nous avons tout déclaré, ils ont écrit. On nous parle de 260 victimes, je pense que c’est plus que cela. Dans mon quartier seulement, il y a eu plus de dix morts. Je demande à toutes les victimes de venir parler devant les enquêteurs, pour que justice soit faite ».
Mamadou Adama Diallo