C’est un secret de polichinelle, les examens en Guinée sont pleins d’irrégularités. Les fraudes pendant les épreuves et les achats des diplômes rivalisent souvent d’ardeur. Le département de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation tente de « mettre fin à ces pratiques ». Le MEPUA annonce des caméras de surveillance dans certains centres d’examen et une application photo pour éviter la substitution des candidats.
Pendant les examens nationaux 2022 (CEP, BEPC et BAC), le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation avait dénombré la saisie, dans les centres d’examen, pas moins de 688 téléphones, il avait éliminé 399 candidats pour fraude et 175 surveillants. Assez pour les autorités de ce département qui veulent, à l’avenir, des évaluations sans fausse note. Pour y arriver, la Direction générale des examens et contrôle scolaire tente de mettre en place un système de contrôle strict pour empêcher tout vol. Elle a développé un logiciel de gestion des photos des candidats pour parer aux anciennes pratiques : « Le logiciel que nous lançons aujourd’hui s’appelle Exact. La différence entre lui et l’ancienne méthode est que c’est un système intégré. Toutes les informations des candidats aux examens nationaux sont intégrées dans le système. Cette année, le photographe et le chargé d’examen se déplaceront avec ce système intégré vers les écoles pour photographier les candidats. Le codage est automatique avec l’attribution des codes QR. Pour la session 2023, autant de candidats autant de codes QR, autant de centres autant de codes QR», explique le Directeur général des examens et contrôle scolaire, Mamadi Kéïta.
Au de-là de ce logiciel de contrôle censé éradiquer toute possibilité de substitution de candidats, Guillaume Hawing, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a réitéré sa volonté d’installer des caméras de surveillance dans certains centres d’examen : « Nous ne pouvons pas dire que nous installerons ces caméras dans toutes les salles de classe parce que c’est une période d’expérimentation. Mais toutes les zones à haut risque, les centres où il est difficile de maitriser les candidats, les centres qui sont réputés dans la fraude, les caméras y seront installées. Cette opération est déjà budgétisée. Nous avons lancé l’appel d’offres, le processus se poursuit et croyez-moi que cette année, les caméras de surveillance seront expérimentées dans certains centres».
Yacine Diallo