La coordination du Rpg arc-en-ciel d’Europe projette une manifestation le 14 janvier prochain à Paris, en France. Elle vise à dénoncer la gestion de la Transition en Guinée. Mais pour l’heure, le bureau politique national n’a pas reçu de correspondance à propos.  Néanmoins, il se dit prêt à soutenir la manifestation.  

Jugé mou dans la lutte pour la remise en liberté de ses cadres embastillés depuis avril 2022 pour des faits présumés notamment de corruption, d’enrichissement illicite, le Rpg arc-en-ciel veut intensifier la lutte hors du pays. La coordination du Rpg arc-en-ciel d’Europe et le Mouvement contre les coups d’État en Afrique envisagent de co-organiser une manifestation le 14 janvier. Elle se déroulera trois heures durant sur la Place de la République, à Paris.

«C’est une grande manifestation, c’est la troisième. C’est pour dénoncer tout ce qui se passe en Guinée sous le régime militaire, comme oppression. C’est aussi essayer d’attirer l’attention de la communauté internationale afin de mettre la pression pour un retour immédiat à l’ordre constitutionnel. Ce n’est pas seulement pour la libération des cadres du Rpg arc-en-ciel, c’est aussi pour la libération de tous les détenus politiques injustement emprisonnés, ainsi que pour le retour de tous les exilés politiques, notamment Sidya Touré (Ufr), Cellou Dalein Diallo (Ufdg), Alpha Condé (Rpg)», explique Karamo Nabé, le coordinateur du Rpg arc-en-ciel d’Europe.

Selon lui, différents acteurs de la société civile venus divers horizons participeront à la manifestation. « Normalement, on doit être avec l’Ufdg et autres mouvements citoyens en France. Des gens viendront de sept pays de la coordination d’Europe : France, Belgique, Allemagne, Angleterre, Hollande, Italie et Espagne», ajoute-t-il.

«Il faut qu’un parti organise de… »

Le secrétaire général du Rpg arc-en-ciel, Saloum Cissé que nous avons joint ce 3 janvier, déclare que pour l’heure le bureau politique national n’a pas reçu de correspondance à propos de la tenue de la manifestation du 14 janvier à Paris. Il précise que les coordinations restent autonomes et n’ont point besoin d’obtenir l’aval du parti, pour tenir meetings, conférences ou manifestations. «Tout mouvement tendant à promouvoir la démocratie et d’autres valeurs, nous le soutenons», explique Saloum Cissé.

Mohamed Lamine Kamissoko, membre du bureau politique national, indique également que le Rpg arc-en-ciel soutient tout mouvement qui cadre avec les valeurs du parti. Pour lui, il faut qu’un parti politique organise des meetings, des conférences pour faire passer ses messages. «C’est comme cela la vie d’un parti politique», rappelle-t-il.

Moult difficultés

Accablé de toutes parts, dénué de soutien de taille, l’ex-parti au pouvoir veut, via cette manifestation, attirer l’attention de la communauté internationale sur la gestion de la Transition par le CNRD, Conseil national du rassemblement pour le développement. Il veut aussi dénoncer le traitement que réserve la Crief à ses cadres en prison qui peinent toujours à obtenir une mise en liberté provisoire applicable.

Ibrahima Kassory Fofana, l’ex-Premier ministre et ancien président du Conseil exécutif provisoire du Rpg arc-en-ciel, Mohamed Diané, ex-ministre de la Défense, Amadou Damaro Camara, ex-président de l’Assemblée nationale, croupissent en prison depuis avril 2022. Leur mentor, l’ex-Président Alpha Condé, reste en ‘’convalescence’’ prolongée en Turquie. Alpha Condé a affirmé, à la faveur du nouvel an 2023, être «un Président élu, très attaché à la démocratie, à l’État de droit, au respect de nos valeurs de liberté et de dignité».

Mais décapité, désorganisé et démobilisé, le Rpg arc-en-ciel ne sait où donner de la tête. Il se radicalise peu à peu face aux attitudes du CNRD qu’il ne voulait pas froisser au départ.

Yaya Doumbouya