Sorti travailler, Mamadou Bobo Bah, taxi-motard, a été poignardé mortellement par des inconnus dans la nuit du Samedi 14 janvier à la Transversale n°8. Il succombe quelques heures plus tard dans un hôpital de la place. Sa mort a plongé le quartier dans l’émoi. Les jeunes ont manifesté pendant tout le Week-end pour protester non seulement contre le meurtre de leur ami, mais aussi pour dénoncer le rôle du commissariat de Sonfonia que ne serait pas exempt de tout reproche dans cette affaire.

Le Week-end a été mouvementé au rond-point de la T8. Le quartier était plongé dans une série de manifestations samedi et dimanche, suite à la mort de Mamadou Bobo Bah, jeune taxi-motard de 19 ans. Ce dernier, a été poignardé par des bandits alors qu’il rentrait chez lui. Les agresseurs ont emporté également sa moto. Mamadou Bobo Bah a été inhumé le samedi même. Des échauffourées ont éclaté après son enterrement et le lendemain. Les jeunes du quartier n’ont pas digérer la mort atroce réservée à leur ami. Ils n’ont surtout pas digéré le rôle qui a été celui de la police dans cette affaire.

Tout est parti de l’interpellation de Mamadou Bobo Bah par des policiers au rond-point de la T8. Il a été conduit au commissariat de Sonfonia, sous prétexte qu’il n’était pas en règle, que sa moto n’aurait aucun document. Bobo est retourné à domicile, chercher les papiers de l’engin. Revenu au commissariat de Sonfonia, il y a été retenu jusqu’à 4h du matin, arguant que le policier qui s’occupait de son dossier était absent. A 4h, dès qu’il a récupéré sa moto, il a décidé de rejoindre sa famille, malgré l’insécurité ambiante qui règne à Conakry: « A Fatassi (à l’intérieur du quartier), quelqu’un lui demande où il partait. Très vite, il s’est rendu compte que l’individu avait un fusil, il a retiré la clé de la moto, l’a mise dans la poche. Le malfrat a tiré sur lui, mais l’a raté. Ils se sont battus. Deux autres ont rejoint le malfrat par derrière, pour poignarder Mamadou Bobo Bah à plusieurs reprises et ont réussi à emporter sa moto. Le taxi-motard a été transporté d’urgence à Ignace Denn où il est décédé vers 11h », explique Fatoumata Batouly Barry, mère de la victime.

Les proches du défunt réclament justice pour leur fils, aussi bien pour ce qui est de son assassinat, que pour ce qui s’est passé au commissariat de Sonfonia : « Nous demandons aux autorités de faire face à la recrudescence de l’insécurité. Nous leur demandons  d’engager des enquêtes pour que nous soyons situés sur les responsabilités à tous les niveaux. Nous voulons la justice, pour que les coupables soient traqués et punis à la hauteur de leur forfaiture», sollicite son oncle.

Ces sollicitations n’ont pas empêché les jeunes du quartier à exprimer une nouvelle fois leur mécontentement le dimanche 15 janvier. La circulation a été bloquée momentanément au niveau de la T8. Les accrochages entre les manifestants et les forces de maintien d’ordre ont continué une bonne partie de la journée, avec plusieurs interpellations et quelques bavures à l’intérieur du quartier.

Jusque-là, aucune trace des bourreaux de Mamadou Bobo Bah. Les responsables du commissariat incriminé n’ont pas fait non plus de déclaration.

Yacine Diallo