Lundi 30 janvier, 42ème jour d’audience du procès du massacre du 28 septembre 2009, deuxième comparution du colonel Blaise Goumou, ancien gendarme des services spéciaux dirigés à l’époque par Moussa Tiegboro Camara.
Poursuivi pour, meurtre, assassinat, viol, pillages, incendie volontaire, la liste n’est pas exhaustive, le colonel Blaise Goumou a nié en bloc les faits. Il fait face aux questions du procureur. Le gendarme reconnaît que son service n’est pas habilité à faire le maintien d’ordre, mais il admet que les services spéciaux sont toujours présents pendant les manifestations en arrière-plan. Il affirme qu’il avait été au stade, mais sans rien faire. Le procureur a exhibé une photo où des agents des services spéciaux frappaient un civil. Il reconnaît que l’accoutrement de ces agents est celui des services spéciaux, mais il ne les reconnaît pas. L’accusé dit que c’est l’arrivée des bérets rouges qui a donné un éclat particulier au 28 septembre. «Je n’ai jamais vu un corps, je jure sur mon serment ».
A la question de savoir si la présence de son équipe au stade était planifiée ou spontanée, l’accusé a répondu que c’était son habitude, avant de dire que c’était spontanée. «Quand Toumba Diakité est descendu, les autres sont descendus, ils l’ont encerclé. C’est Toumba qui a pris le départ vers le stade». Comme vous dites que vous avez vu Toumba tirer, qui d’autre l’a vu ? Blaise Goumou a bégayé, il dit qu’il ne connaît pas les noms des six éléments avec qui il était ce jour : « Tout le monde l’a vu tirer », se contente-t-il de répondre.
Depuis le début de sa comparution, une photo d’un agent arborant un béret rouge a circulé sur les réseaux sociaux, disant que c’était sa photo que le procureur a exhibée dans la salle. Blaise Goumou nie catégoriquement disant que ce n’est pas lui qui est sur la photo. Les procureurs ont insisté sur le fait que le rôle des services spéciaux n’est pas le maintien d’ordre. Mais l’accusé a toujours soutenu que les gendarmes, surtout son service, sont dans les manifestations pour protéger les biens.
Par rapport à la planification des hommes, Blaise Goumou dit qu’il n’a pas connaissance des autres équipes de son service. «Quand les hommes sont planifiés, je ne m’occupe pas des autres. Je viens, j’appelle mes hommes et nous sortons ». Le procès suit son cours avec les questions des avocats de la partie civile.
Ibn Adama